Rénovation tertiaire : les équipements techniques sont indissociables du traitement de l'enveloppe

Les équipements techniques d’un bâtiment tertiaire rénové ne se conçoivent qu’avec une prise en compte des gains apportés par le traitement préalable de l’enveloppe.

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Equipements techniques et rénovation bâtiment tertiaire

Le parc de bâtiments de bureaux en France représente une surface de 182 millions de mètres carrés. La consommation énergétique de ces bâtiments se situe aux environs de 54 TWh par an en énergie finale. La consommation unitaire moyenne d'énergie, toutes énergies confondues, se situe à 283 kWh/m², dont 161 pour le chauffage et 122 pour les autres usages. 30% des bâtiments de bureaux sont climatisés. Il y a donc là un gisement d’économie d’énergie plus qu’important.

S’attaquer à la réhabilitation thermique d’un immeuble du secteur tertiaire, c’est s’intéresser à la construction dans sa globalité : enveloppe et des équipements techniques. Agir uniquement sur les équipements techniques ne suffit pas pour réduire significativement la facture énergétique et les émissions de CO2, même si lesdits équipements sont des plus rudimentaires à l’origine.

Dans ce contexte, une approche globale, comme dans le neuf, associant une conception bioclimatique (solaire passif), une utilisation maximale des énergies renouvelables (soleil, air, bois…), une gestion performante de l’enveloppe (occultations…) et des équipements techniques via une Gestion technique du bâtiment (GTB) s’impose. Une tâche complexe car les demandes sont parfois contradictoires : d’un côté, les concepteurs doivent garantir un confort d’usage toutes saisons, ce qui peut entraîner un recours massif à la climatisation ; de l’autre, ils doivent concevoir des réhabilitations, comme dans le neuf, à très basse consommation, voire à énergie positive, ce qui impose de limiter les consommations de climatisation. Le travail préalable sur l’enveloppe du bâtiment va permettre, en toute logique, de réduire les puissances des équipements par rapport aux puissances d’origine. Il sera même possible de supprimer certains d’entres eux comme la climatisation.

En revanche il n’y a pas de recette reproductible, la diversité de qualité des immeubles, de leur situation, de leur taille _ un petit immeuble R+2 n’a évidemment rien à voir avec une tour de trente étages _ et de leur âge _ un bâtiment des années soixante n’aura pas les mêmes problématiques qu’un bâtiment des années quatre-vingts _ fait qu’il n’y a pas de règles, chaque cas est un cas particulier. Il n’y a donc pas de réhabilitation possible et réussie des équipements techniques sans un diagnostic précis de l’existant et d’une étude qui prendra en compte le travail réalisé ou à réaliser sur l’enveloppe pour choisir les équipements les plus performants.

Travail sur l’enveloppe qui a souvent pour conséquence de rendre le bâtiment quasiment hermétique à l’air. C’est pourquoi la ventilation des espaces recouvre, dans les bâtiments rénovés, une place de choix. Choix qui se porte souvent sur une ventilation double flux. La plupart du temps la ventilation assure également pour tout ou partie le chauffage et le rafraîchissement. Le complément de chauffage pouvant être assuré par une pompe à chaleur air-eau réversible branchée sur la ventilation ou une petite chaudière (gaz, bois granulé).

Avec ce type de configuration il n’y quasiment plus d’obligation de climatiser les bureaux. En revanche, les salles de réunion, susceptibles de subir ponctuellement des surchauffes en fonction du nombre de personnes présentes, peuvent encore en avoir besoin ; ces espaces peuvent aussi être climatisés par un groupe froid. Les systèmes de poutres froides sont également une solution souvent utilisée. Dans ce cas, l’unité terminale à induction pour le rafraîchissement et la ventilation assure le soufflage d’air neuf et la récupération de l’air ambiant pour retraitement par batterie (eau glacée) intégrée.

Le travail sur les consommations d’énergie porte également sur la conception de l’éclairage ou la production d’eau chaude sanitaire (ECS). Rien qu’en ce qui concerne les ECS, il est possible pour diminuer leur impact d’agir sur cinq postes : réduction des températures d’eau, des débits consommés (installation de robinetterie automatique, de réducteur de pression), des pertes de chaleur (isolation des appareils et des tuyauteries), augmentation des rendements de production par des générateurs de dernière génération et utilisation des sources de chaleurs gratuites.

Dans ce dernier cas, les possibilités sont nombreuses, tels les systèmes solaires, mais pas seulement : dans un bâtiment tertiaire, nombre de sources de chaleur sont inexploitées. Par exemple, il est tout à fait envisageable de puiser, via un chauffe-eau thermodynamique, l’air nécessaire au réchauffement de l’eau dans le local informatique surchauffé.

Les actions sur l’éclairage ont également leur importance. On considère aujourd’hui qu’un bâtiment tertiaire consomme entre 7 et 8 kWh en éclairage hors ce poste va s’inscrire de plus en plus dans le calcul de l’efficacité globale. L’ensemble de ces solutions ne se conçoit qu’avec une régulation ou un système de GTB performante. Laquelle a pour fonction de superviser et contrôler l’ensemble des équipements comme le chauffage, la ventilation et le conditionnement d’air, s’assurant qu’ils fonctionnent de la façon la plus efficace et la plus économique. Cela n’est possible qu’en optimisant l’équilibre entre les conditions environnementales, les usages des énergies et les besoins.

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