L’Agence nationale pour l’habitat (Anah), en passe d’atteindre ses objectifs pour 2019 ? C’est ce qu’annonce l’établissement public à l’occasion d’une journée organisée autour de la précarité énergétique et du programme « Habiter Mieux ». 2019 sera une « année de transition », « marquée par une volonté du gouvernement d’aller vers une massification », a soutenu Valérie Mancret-Taylor, directrice générale de l’Anah, ce 19 juin.
L’objectif fixé par le gouvernement de 75 000 logements rénovés dans le cadre du programme « Habiter mieux » - qui se décline en deux sous-offres « Habiter Mieux Sérénité » et « Habiter Mieux agilité » - devrait être atteint en 2019. « J’en suis quasiment certaine. Nous avons la fiabilité réglementaire, avec un régime d’aides qui n’a pas changé, mais aussi la stabilité budgétaire, avec un budget 2019 calibré », a expliqué Valérie Mancret-Taylor au Moniteur. Surtout, le passage à la dématérialisation a permis un plus grand nombre d’instructions de dossiers. Conséquence : en 2018, Habiter Mieux est monté en puissance avec une « hausse de 120% par rapport à l’année dernière ».
32 000 logements rénovés au premier semestre 2019
Le ministre de la Ville et du Logement, Julien Denormandie, présent pour conclure la journée, a salué cette croissance. Il a d’ailleurs précisé que « 32 000 logements » avaient été rénovés via les aides de l’Anah au premier semestre 2019. Outre « Habiter Mieux », l’agence a noté une progression sur l’ensemble de ces programmes, que ce soit sur la lutte contre l’habitat très dégradé ou encore son aide pour les copropriétés en difficultés.
Reste que le défi à relever est encore grand, comme le précise le ministre, avec les questions de la lisibilité des aides et du reste à charge. Sur le premier dossier, le Premier ministre Edouard Philippe a rappelé, lors de son discours de politique générale du 12 juin dernier, que 2019 serait l’année de la « remise à plat des aides à la rénovation énergétique ». Le gouvernement finalise actuellement la transformation d’une partie du CITE en prime.
« Trous dans la raquette »
« Nous pouvons simplifier le nombre d’aides ou leur donner plus de visibilité », a reconnu Valérie Mancret-Taylor. L’Anah compte encore gagner en efficience. « Il faut que l’Anah devienne l’Anru de l’efficacité énergétique, a insisté Julien Denormandie. Il faut partir de la demande de nos concitoyens avec [un] retour d’expérience et [une] approche client. » La mobilisation des acteurs locaux a été évoquée. Selon le ministre, il faut « avoir une approche territoriale au service des collectivités locales. »
Des « trous dans la raquette », il en a également été question, avec les diagnostics, mais également avec les copropriétés. De son côté, Michel Pelenc, directeur général de Soliha, a évoqué la place des locataires du parc privé, « les grands oubliés » du plan de rénovation énergétique des bâtiments lancé en avril 2018. « Il y a 1,7 million de passoires occupés par des locataires pauvres », a-t-il tenu à souligner. En guise de solutions, Julien Denormandie a rappelé la mise en place d’un dispositif qui porte son nom, le Denormandie dans l’ancien, qui donne un avantage fiscal au bailleur qui achète un logement existant moyennant travaux dans les communes Action Cœur de ville ou qui ont signé une ORT.