L’appétit des ménages pour la rénovation énergétique se réveille avec le déconfinement, constatent les pilotes du programme Facilaréno, engagé en mai 2019. « Nous devons recruter toujours plus d’artisans, issus de tous les corps de métier, pour répondre à la demande des Français et des territoires », remarque Vincent Legrand, directeur général de Dorémi et de sa maison mère l’Institut Negawatt, l’un des deux porteurs de Facilaréno, aux côtés d’ENR’Cert, gestionnaire de certificats d’économie d’énergie.
Inversion de courbe
Cette tendance correspond à une inversion de courbe : « Nous avons commencé ce projet avec un réseau d’artisans et de territoires pilotes, en nous demandant si cela susciterait l’engouement des ménages », rappelle Vincent Legrand. Au vu de cette évolution, les deux porteurs de Facilaréno espèrent pouvoir toucher plus de 10 % de la population française.
L’impact attendu sur les ménages proviendra des formations de 75 heures dispensées à des groupements d’artisans, comprenant un apprentissage en salle et deux chantiers réels. Les opérateurs de compétence en formation professionnelle peuvent prendre en charge les coûts jusqu’à 2100 euros, sur une facture de 2815 euros.
Facilaréno bénéficie de 5,75 millions d’euros entre mai 2019 et juin 2021, au titre des programmes des certificats d’économie d’énergie. La crise sanitaire entraînera probablement six mois de report de l’échéance.
Approche globale
L’ambition quantitative ne trahit pas l’exigence de qualité : la coordination entre tous les corps d’état du bâtiment concernés par la performance énergétique constitue la marque de fabrique de Facilaréno. « C’est la méthode la plus efficace pour maximiser les économies d’énergie, le confort et la santé des occupants », insiste Gaëtan Thoraval, directeur général d’ENR’Cert.
Pour inscrire l’approche globale dans l’agenda des ménages concernés, le programme resserre son maillage territorial, depuis les régions jusqu’aux établissements publics de coopération intercommunale (EPCI). ENR’Cert et Dorémi espèrent y associer une trentaine de territoires, parmi la cinquantaine de collectivités qui ont manifesté leur intérêt. Des conventions non financières servent de supports au partenariat qui vise à mobiliser les professionnels et les particuliers.
Financement et santé
Après les régions et les collectivités intrarégionales, ENR’Cert et Dorémi souhaite embarquer une nouvelle famille de partenaires : les banques. Cette sollicitation résulte d’un constat : les CEE ne suffisent pas à couvrir les mensualités d’un prêt contracté pour financer une rénovation.
A la lumière de la crise du Covid-19, les pilotes de Facilaréno enrichissent leur réflexion sur les liens entre la rénovation énergétique, la santé et la précarité. La forte proportion de ménages aux revenus modestes, parmi les bénéficiaires, incite à embarquer l’adaptation sanitaire dans une approche globale de la rénovation, comme l’a souhaité Philippe Pelletier, président du plan Bâtiment durable, dans sa récente interview au moniteur.fr.