Rénovation de bureaux très basse consommation

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Le bureau d’études thermiques Pouget Consultants vient d’aménager ses nouveaux bureaux dans un immeuble parisien des années 1970. La rénovation de ces locaux a été l’occasion pour André Pouget de démontrer les possibilités actuelles du marché pour abaisser au maximum les consommations énergétiques en assurant le meilleur confort d’usage.

Cette ancienne école de danse de 346 m2 est située au rez-de-chaussée d’un immeuble de huit étages de logements sur trois niveaux de parkings, construit en 1974 avant la première réglementation thermique.

Réduire les besoins de chauffage. Le local ne bénéficiait d’aucune isolation alors que l’ensemble des parois donne sur l’extérieur ou sur des locaux non chauffés, à l’exception d’un tiers du plafond situé sous les logements du niveau R 1. Avant travaux le coefficient de déperdition thermique Ubât du local était de 2,54 W/m2.K.

La première tâche a consisté à réduire les besoins de chauffage. Une sur-isolation des murs périphériques avec 10 cm de polyuréthane réduit la déperdition thermique : U = 0,21 W/m2.K (contre 3,26 avant travaux).

Le plafond est isolé de la toiture-terrasse végétalisée par 22 cm de laine de verre et 6 cm de chanvre : U = 0,13 W/m2.K (contre 2,41 avant travaux).

En plancher bas, l’isolation sous chape de 65 mm est complétée par une isolation en sous-face de 22 cm de laine minérale sur toutes les parties accessibles depuis le parking, soit les deux tiers (U = 0,4 pour les parties non accessibles) : U = 0,12 W/m2.K.

Les baies côté jardin sont équipées de menuiseries mixtes bois-aluminium, double vitrage 4/16/4 peu émissif avec lame d’argon (Ug = 1,2 ; U nu = 1,80 W/ m2.K).

Côté rue, des menuiseries aluminium à rupture de ponts thermiques encadrent un double vitrage 4/16/4 peu émissifs avec argon (U nu = 2,20 W/m2.K). Pour limiter les déperditions, un sas d’entrée a été créé. Sa paroi latérale en double vitrage intègre un panneau de polycarbonate multi paroi de 25 mm d’épaisseur rempli de Nanogel Cabot, un aérogel de silice translucide qui laisse passer une lumière diffuse et renforce l’isolation thermique (Ug = 0,90, U nu = 1,75 W/m2.K). Les cinq dômes d’éclairement naturel en plafond du local sont également doublés de plaques horizontales en polycarbonate double peau avec remplissage d’aérogel de silice (U = 1,24 W/m2.K).

Grâce à ces matériaux, le niveau d’isolation thermique est exceptionnel : U bât = 0,29 W/m2.K, soit 48 % de mieux que la RT 2000 (0,55 W/m2.K) et 38 % de mieux que la RT 2005 (0,47 W/m2.K).

« Les prestations choisies sont assez exceptionnelles et sensiblement plus performantes que celles requises pour la construction neuve dans le cadre de la RT 2005 », admet André Pouget. Et au passage, le local a perdu plus de 12 m2 de surface utile avec l’isolant périphérique (8,5 m2) et le sas d’entrée (3,5 m2).

Optimiser les matériels d’éclairage. Mais une bonne isolation thermique n’est efficace que si le bâtiment est étanche à l’air pour maîtriser les flux d’air qui circulent via les orifices volontaires de ventilation. Des mesures, réalisées par le Cete (Centre d’études techniques de l’équipement) de Lyon et financées par le programme de recherche Prébat ont permis de repérer à la caméra infrarouge les fuites d’air pour les colmater. Le niveau de perméabilité à l’air atteint est, lui aussi, exceptionnel : 0,37 m3/h.m2 comparé à la valeur de référence RT 2005 de 1,2.

Du côté des équipements, le renouvellement d’air est assuré par une ventilation mécanique contrôlée double flux récupérant 90 % des calories de l’air extrait. Pour le chauffage, une pompe à chaleur air/eau alimente un plancher chauffant basse température. Enfin, l’éclairage répond aux exigences de la démarche européenne Green Light (www.eu-greenlight.org). Grâce au dimensionnement optimisé des matériels d’éclairage à haute efficacité énergétique (tubes fluo de type T5 à rendement lumineux amélioré alimentés par ballast électronique classe A, appareils équipés d’optiques « basse luminance »), la puissance installée est de seulement 7,8 W/m2, soit 35 % de moins que la valeur de référence de la RT 2005. Et une cellule photosensible détecte l’apport de lumière naturelle pour réduire, voire éteindre, la lumière.

Les résultats sont exceptionnels avec une performance énergétique améliorée de 48 % par rapport à la RT 2000 et une consommation énergétique annuelle totale (chauffage éclairage auxiliaires) de 61 kWh ep/m2, dont 16 kWh ep/m2 pour le chauffage.

Architecte : Georges Pencreac’h.

Bureaux d’études : thermique, Pouget Consultants ; électricité, Jean Bouladoux ; éclairage, Opus Light.

Entreprises : électricité-éclairage, SIEB ; ébénisterie-aménagements, Emmanuel Champetier ; plâtre-isolation, CN Europe.

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