Dans le quartier de la rue de Nantes, tout près de la gare, la réhabilitation du Foyer Rennais, le plus ancien ensemble de logements sociaux de Rennes (Ille-et-Vilaine), s'achève après cinq ans de chantier. « Cette opération, d'un montant de 12 M€, a été menée en lien étroit avec le maître d'ouvrage Archipel Habitat et en co-construction avec les habitants », décrit l'architecte Claire Gallais qui a œuvré avec l'agence F.au (mandataire). L'équipe de maîtrise d'œuvre s'est même adjoint les services d'un sociologue pour organiser les enquêtes et la participation des habitants au projet.
La démarche retenue entendait valoriser les qualités de l'existant et les systèmes constructifs initiaux afin de préserver ce pan d'histoire du logement social. « Cent ans après la construction du Foyer Rennais, nous gardons le même attachement au logement pour tous, de qualité et abordable », réaffirmait la maire de Rennes, Nathalie Appéré, à l'occasion de la célébration qui a marqué la fin d'un chantier « historique et très technique, avec notamment le raccordement au réseau de chaleur ». Cette opération a permis de faire « passer les DPE des niveaux E et F aux C et D », ajoute l'architecte. Un changement de classe énergétique bon pour l'environnement comme pour le portefeuille des locataires.
Recomposition des appartements. Construite en pierres et en briques, cette habitation bon marché (HBM), la toute première à Rennes, a été édifiée à partir de 1928 par l'architecte Emmanuel Leray, dans le cadre de la loi Loucheur prévoyant, entre autres, le financement de la construction de 200 000 HBM, en vue de remédier à la crise du logement. Plusieurs campagnes de rénovation ont depuis été menées mais aucune de cette ampleur.
La réhabilitation qui vient de s'achever a réduit le nombre de logements de 155 à 152 en raison de la recomposition de quelques typologies. La distribution des appartements, du T1 au T4, a été repensée afin de créer des surfaces habitables plus spacieuses et mieux adaptées aux besoins contemporains. Les cuisines décloisonnées ouvrent désormais sur le séjour. Les salles de bains ont été agrandies et réorganisées. En plus de la réfection de l'enveloppe, l'isolation phonique et thermique a été entièrement reprise par l'intérieur avec un changement de toutes les menuiseries en bois. Enfin, les mosaïques de la famille Odorico ont été revalorisées.
ouvrières très développées dans l'est et le nord de la France à l'époque. Son organisation autour de cours et de jardins collectifs constitue un patrimoine architectural exceptionnel. Les parties communes ont également fait l'objet d'une rénovation tout comme les espaces extérieurs partagés avec la création de garages et de locaux à vélo en lieu et place d'anciens celliers et garages. Des failles ont par ailleurs été ménagées entre certains bâtiments - 29 cages d'escaliers desservies par des porches voûtés - pour davantage de perméabilité avec le quartier.