En cohérence avec la feuille de route environnementale de Saint-Gobain qui prévoit, d'ici à 2030, une réduction de ses émissions directes et indirectes de CO2 de 33% (soit 9 millions de tonnes), Isover, spécialisé dans l’isolation à base de laine de verre, s’est fixé des objectifs ambitieux de limitation de son impact environnemental.
Non seulement Isover s’engage à réduire de 33 % ses émissions directement liées à ses activités et de 16 % ses émissions amont et aval, mais l'entreprise entend aussi diviser par deux ses prélèvements en eau (voir encadré) et de 30 % ses prélèvements de matières vierges.
Pour atteindre ces objectifs de décarbonation, Isover va notamment augmenter le contenu en calcin (verre recyclé) dans ses produits finis.
Tout calcin
« Nous avons un très gros travail, en cours actuellement dans nos usines, sur la décarbonation via la matière secondaire », confirme Lucile Charbonnier, directrice Développement Durable et RSE d’Isover et Placo. « Notre objectif est d’intégrer le plus possible de recyclé dans nos produits - jusqu’à 80 % dans le produit final - en intégrant le calcin. Or celui-ci a un point de fusion moins élevé que le sable (on ne chauffe qu’à 200°C) et ne nécessite pas de carbonate de sodium car il en contient déjà. L’impact carbone est donc extrêmement positif. »
Aujourd’hui Isover récupère trois types de calcin : le calcin de verre creux (bouteilles), le calcin de verre plat (vitrages, pare-brise) et le calcin issu des rebuts de production ou des chantiers de construction. « Isover Recycling, créé en 2018, récupère les laines de verre pour fabriquer un calcin qui réintègre les lignes de production. C’est une première et une exclusivité mondiale », vante Lucile Charbonnier. « Nous comptons renforcer ce dispositif et nous structurons la filière pour atteindre dans les années à venir 20 000 t de laine de verre recyclée. Ce qui est conséquent car 1t de laine de verre représente 1000 m². »
Pour accompagner ce mouvement, l’Oxymelt (site industriel d’Orange spécialisé dans le traitement et la transformation des déchets de laines en calcin) doit être « boosté » pour produire du calcin de bonne qualité.
« Les travaux dans l’usine d’Orange ont pour but de refaire toute la tour de composition pour avoir un contenu en recyclé stable et précis et qui soit optimisé. Cela demande des investissements assez importants car le calcin est abrasif et il faut une tour de composition adéquate avec, en bas, des parcs à calcin qui permettent de trier les différents calcins et des systèmes de pesées et des systèmes de convoyeur résistants. »
Pour ce « tout calcin », les investissements pourraient représenter jusqu’à 20 M€ sur 3-4 ans, estime Lucile Charbonnier.
Boucle fermée
Pour 2030, Isover projette la fin des prélèvements de sable pour la production verrière, et l’utilisation l’eau en boucle fermée sur la plupart de ses sites.
« Nous avons des enjeux de fonctionnement en boucle fermée notamment pour les eaux de calcin, poursuit Lucile Charbonnier. « Lorsqu’un four produit du verre en fusion mais qu’on ne produit pas de laine de verre ensuite, on refroidit le verre et on en fait un calcin pour l’intégrer dans la production plus tard. L’eau utilisée, cette « eau de calcin », notre objectif est de faire en sorte qu’elle fonctionne en boucle fermée. »
