Réaménager des espaces verts autonomes en eau malgré des contraintes urbaines

Obtenir un espace vert autonome en eau sans utiliser de matériaux polluants pour l'environnement, au pied d'un ensemble de 3 bâtiments de 6 à 7 étages. Un défi qu'a relevé l'architecte paysagiste Alain Quiot, malgré toutes les contraintes qu'engendre une telle opération en milieu urbain.

Image d'illustration de l'article
Chantier de récupération des eaux de pluie près de Toulouse

Pour ce programme de réaménagement de 2 500 m2 d'espaces verts au pied de 3 immeubles situés dans un quartier proche du centre de Toulouse, Alain Quiot, en charge de ce projet d'aménagement, a inscrit la conception dans le cadre d'une démarche HQE. Son objectif : réaliser un espace vert autonome en eau et utiliser des matériaux et des techniques non polluants pour l'environnement : pas de plastiques ou pvc, pas de forage, pas d'utilisation d'eau potable, optimisation de l'apport d'eau grâce au mulch ou paillis (couche de matériau protectrice qui empêche la croissance des mauvaises herbes et régule la température du sol). La récupération des eaux de pluie s'est avérée un des éléments essentiels de l'opération. Il convenait de recueillir et de stocker l'eau de pluie des 600 m2 des toitures pour l'arrosage de ces nouveaux espaces verts d'une surface d'environ 2 500 m². La conception ne s'est pas pour autant limitée à cela, il a fallu prendre en compte un certain nombre de contraintes techniques dues à l'environnement urbain : présence des réseaux d'assainissement, d'eau pluviale, du réseau électrique, des fondations des immeubles et ... de la présence d'une nappe phréatique située seulement à 3 m/ 3,50 m de profondeur ! Une opération délicate qui, compte tenu du contexte, n'autorisait pas l'emploi d'une ou deux grosses cuves.

7 cuves pour tenir compte des contraintes

Le choix s'est donc porté sur 7 cuves de 6 000 litres reliées entre elles, offrant une souplesse intéressante. Cette solution a permis de répondre à toutes les contraintes : insérer les cuves parmi les différents réseaux, voire les contourner sans difficulté, et limiter la profondeur des fouilles à 2,50 m au point le plus bas évitant ainsi d'être confronté directement à la nappe phréatique, enfin une terre de mauvaise qualité qui retombait vite sur les parois sans les impacter compte tenu de leur résistance. Ces cuves en béton (Oduciel de Bonna Sabla) d'un format de 125 de large x 440 de long et 158 de hauteur présentent l'avantage de ne pas exiger de terrassement important. En partie basse elles disposent dès la sortie d'usine d'une réservation basse pour la liaison entre cuves. Un bouchon en obstrue hermétiquement l'ouverture. L'eau de pluie est récupérée du toit des 3 immeubles par un simple raccordement au regard en pied de chutes. Trois arrivées correspondant aux trois immeubles alimentent les cuves via des boîtes de réception équipées chacune d'une grille inox. Cette répartition des arrivées sur trois cuves différentes évite tout risque d'engorgement en cas de forte précipitation. Deux tuyaux de prises d'air permettent d'évacuer la pression d'air à l'intérieur de ces cuves hermétiques. Par ailleurs, toutes les cuves sont équipées d'un trop plein relié ici au réseau d'eau pluviales.

Une fois la pose effectuée, ainsi que leur liaisonnement et leur raccordement au regard de la descente d'eau de pluie des immeubles, les cuves ont été recouvertes de 30 à 60 cm de terre engazonnée et de plantes arbustives devenant immédiatement opérationnelles.

Les intervenants

Architecte Paysagiste : Terre Histoire - Alain QUIOT Architecte Paysagiste dplg (31 - Saint-Aventin)

Entreprise : Moana Espaces Verts - Antoine Profit (31 - Saint-Orens de Gameville)

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