Randonner : du rail au chemin de traverse(s)

Une voie ferrée désaffectée a laissé place à un parcours cycliste et pédestre qui tient sa promesse de sublimer le paysage vosgien.

 

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mi-parcours, les portes de la Léonardsau ouvrent la voie vers le Mont Sainte-Odile.

Et voici que les portes s'ouvrent sur un paradis de vignes, de verdure et de pierres, à l'ombre de la montagne sacrée d'Alsace. C'est à mi-parcours de ses 11,5 km, là où deux grandes lames de métal convergent vers le ciel, que le Chemin des carrières illustre le mieux sa vocation : magnifier le paysage et y attirer le regard du cycliste ou du piéton. Mission accomplie, grâce à des éléments mobiliers dignes d'œuvres architecturales… qu'ils sont, d'ailleurs, fruits d'un concours en bonne et due forme de la communauté de communes des Portes de Rosheim (CCPR).

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En lui-même, cet environnement naturel et patrimonial, entre Rosheim et Saint-Nabor (Bas-Rhin), ne manque ni de charme ni de notoriété. Situé au pied du Mont Sainte-Odile, haut lieu religieux d'Alsace au sens propre comme au sens figuré, il est l'un des pôles touristiques les plus renommés de la région. Depuis son ouverture en juillet 2019, la voie verte fait le pari d'en renouveler la vision, grâce à une mise en scène qui jalonne une ligne de chemin de fer plus que centenaire, laquelle servait jusqu'en 2002 à acheminer le porphyre extrait de la carrière de Saint-Nabor. « La pente étant très faible, le parcours a vite été adopté par les cyclistes des environs, qui viennent le plus souvent en famille. Ils y croisent des joggeurs, mais aussi des touristes tout autant conquis : les locations de vélos à assistance électrique ont grimpé en flèche », témoignent Michel Herr, président de la CCPR, et Claude Deybach, vice-président au tourisme.

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Métal oxydé. Le « support » de ces balades n'a donc rien de glamour. Mais il se rattache à une histoire locale. Les agen ces alsacienne Parenthèse et norvégienne Reiulf Ramstad Architects (RRA) ont proposé de la faire resurgir en conservant ses codes visuels, grâce à un matériau leitmotiv : l'acier Corten. « Il jalonne des routes touristiques en Scandinavie, ce dont RRA s'est inspiré », note Emil Leroy, architecte-paysagiste chez Parenthèse. Par son aspect oxydé appliqué aux barrières de chicanes pour vélos ou à l'enveloppe des panneaux explicatifs et des points de halte, ce métal recréé l'atmosphère d'une vieille voie ferrée et rejoint le coloris de ses vestiges : des bouts de rail rompant la monotonie du bitume, les anciennes gares et leurs abords.

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Ce matériau ponctue les cinq temps forts du parcours, sans chercher à dominer le paysage. Celui-ci se transforme au fil de sa progression vers le piémont des Vosges. En plaine pour commencer - mais rien n'empêche d'effectuer le trajet dans l'autre sens -, la cité romane de Rosheim se dévoile à partir d'un pavillon de départ rendu labyrinthique par l'entrelacement de cercles en Corten. Dans le village suivant, Boersch, une pause s'impose au niveau de la place de l'ancienne gare, sur l'un des bancs enveloppés du métal bruni, saisissant décalque des aubettes voisines.

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Vue sur la plaine. On quitte alors un tissu urbain pour longer les premiers coteaux, direction le lieu-dit de la Léonardsau et ses grandes portes. Elles ouvrent vers un autre paysage, cocktail de prairies, de vergers reconstitués, de zones humides remises en valeur et de vignes, surplombé des stigmates des anciennes carrières creusées à flanc de montagne. L'ancienne gare d'Ottrott abrite quelques vestiges des activités industrielles passées tels qu'une pompe à eau d'alimentation de la machine à vapeur ou une balance de pesée des matériaux.

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L'ascension finale peut alors commencer vers les anciennes carrières. Dernier effort avant le réconfort : la vue sur la plaine d'Alsace, depuis le belvédère au débouché d'un étonnant escalier sinueux. Celui-ci surgit au dernier moment dans un décor presque lunaire qui contraste avec la végétation en contrebas, ses 100 marches résonnant de l'acier Corten. Encore et toujours. 

La semaine prochaine : Naviguer depuis une base lacustre à Cublize (Rhône).

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