Comment comptez-vous donner une nouvelle dynamique à Agen qui a connu ces dernières années un déclin démographique ?
Effectivement, Agen a décliné doucement pour atteindre un point bas dans les années 1990 passant de 35 000 à 30 000 habitants. Le dernier recensement indique cependant une remontée. L’implantation de l’Ecole nationale de l’administration pénitentiaire (Enap) représentant une communauté humaine de 2 000 personnes, et la création de l’Agropole, zone d’activités dédiée à l’agro-alimentaire, ont changé la donne. La confirmation de la présence militaire à Agen avec plus de 1 000 personnes donne aussi une nouvelle dynamique. Un de nos soucis demeure d’attirer de nouveaux habitants par un programme de réhabilitation des logements et une meilleure qualité de vie. Nous souhaitons par exemple lancer une OPAH sur l’ensemble du cœur de ville avec pour thèmes les économies d’énergie.
Vous êtes président de la communauté d’agglomération d’Agen. Comment vous positionnez-vous ?
Je vous promets la fin de la politique de la chaise vide menée par Agen lors de la dernière mandature. Pour signifier cela, j’ai pris la présidence de la communauté d’agglomération (CAA ; 7 communes ; 62 800 hab.). J’ai la volonté de resserrer les liens entre les communes membres, mais aussi avec les communautés de communes qui nous entourent et possèdent le foncier stratégique. Le développement économique est ma première préoccupation. Je souhaite notamment créer une zone industrielle de haute qualité environnementale d’environ 150 hectares. Cela passe aussi par la relance des projets thématiques sur l’exemple de l’Agropole. Agen dispose d’un pôle industriel chimie-pharmacie important avec notamment l’usine BMS-Upsa. Elle peut aussi se positionner dans la sous-traitance aéronautique. Par ailleurs, j’ai la volonté de m’occuper des artisans qui représentent 6 % de la population active, en créant un village sur le site de Donnefort déjà occupé par le CFA. Le projet consiste à mutualiser les services et à proposer des locaux à la location. Les travaux d’infrastructures vont ensuite mobiliser la CAA avec le lancement du programme de protection contre les crues de la Garonne et le bouclage du contournement d’Agen. La partie sud a commencé avec la déviation Beauregard-RD 813. Reste à réaliser la liaison par l’ouest avec le troisième pont sur la Garonne permettant la jonction entre l’A 62 et la RN 21. Enfin, nous comptons sur l’arrêt de la LGV à Agen. En la matière, nos alliés sont à Toulouse. Bordeaux a très nettement privilégié l’Espagne.
Quel regard portez-vous sur le rapport Attali et sa proposition de supprimer le département ?
J’ai évolué. Pendant longtemps, j’ai critiqué le mille-feuille administratif. Mais vu d’Agen, Bordeaux, c’est loin. Quels que soient les efforts de la capitale régionale, elle reste très orientée métropole et littoral. A Périgueux, en Dordogne, le sentiment d’isolement de l’Aquitaine du nord est d’ailleurs identique. Je suis donc très réservé sur la suppression de l’échelon départemental. Mais le département doit être moderne et ne pas freiner la montée en puissance des agglomérations. Dans ce sens, les pays doivent rester des centres de mutualisation des études et de prospective.