En 2002, le groupe familial allemand Haniel (1) investit dans les matériaux de construction. Il regroupe Ytong et Siporex, spécialistes du béton cellulaire, sous la bannière Xella. Qu’en est-il aujourd’hui ?
Xella Thermopierre (2) est l’entité française chargée de superviser les marchés latins, France, Espagne, Italie et Portugal. Notre croissance à fin avril est de 15 % et toutes les prévisions portent à croire qu’elle sera maintenue tout au long de 2006. Si le marché des cloisons est stable, le marché des murs extérieurs explose de 30 %.
Comment expliquez-vous cette croissance forte ?
Grâce à la modification profonde de notre démarche commerciale : nous passons d’une culture industrielle à une culture marketing ! Nous avons fondu les deux forces de vente, à effectifs constants, en une seule et ouvert deux démarches à destination de la distribution et de la prescription, maîtrises d’œuvre et d’ouvrage réunies.
On connaît les qualités du matériau : coupe-feu, isolation thermique, léger et porteur, forte inertie thermique, hydrophobe. Quelles sont vos réponses produits aux demandes des marchés – maison individuelle, logement social et tertiaire, commerce et logistique, cloison – que vous servez ?
Nous entendons optimiser ces qualités intrinsèques par l’amélioration de nos réponses, voire des réponses spécifiques : un nouveau produit pour les constructeurs de maison individuelle en phase de test permettra de mieux répondre aux habitudes constructives de cette corporation. Idem en logement social avec un produit au lambda 0,10 pour répondre à la haute qualité environnementale et à la RT 2005. Et encore pour l’équipement commercial et la logistique – construction de murs coupe-feu en site occupé notamment – un produit nouveau par ses dimensions et sa mise en œuvre.
Vous prétendez qu’une révolution aussi inéluctable que pacifique va toucher le gros œuvre dans quelques années. Sur quelle base ?
Ce marché est dans l’obligation de changer pour répondre aux tendances sociétales fondamentales, qu’elles soient structurelles ou conjoncturelles : isolation, environnement, coût de l’énergie, etc., la conscience écologique nordique gagne le Sud et les habitudes constructives vont changer !
Et Xella est bien placé !
Tous ces éléments sont favorables au matériau qui dispose déjà du meilleur bilan en analyse de cycle de vie de tous les matériaux de gros œuvre (3). Nous avons réalisé 20 millions d’euros d’investissement dans nos usines (4) pour leur mise à niveau et la création de produits nouveaux. Dernier constat : la pénurie de main-d’œuvre. Qu’un produit à sortir cet été permette de construire une carcasse de maison individuelle en 12 jours/homme contre 18 à 24 aujourd’hui n’est pas neutre.
