Provence-Alpes-Côte d'Azur : dix ans de travaux pour sauver les petites lignes

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Les lignes régionales qui seront remises à niveau représentent un total de 435 km.

La ligne nouvelle Provence Côte d'Azur (LNPCA), qui vise à désaturer les nœuds ferroviaires de Nice (Alpes-Maritimes), Marseille (Bouches-du-Rhône) et Toulon (Var) et à rendre plus fluide cet axe du littoral, entre dans une nouvelle phase. La concertation, qui vient de démarrer en vue d'une déclaration publique espérée pour fin 2023, a déjà permis d'acter le principe de la création d'une gare à Saint-Cyr-sur-Mer (Var). En parallèle, les discussions se poursuivent pour trouver comment financer les plus de 6 Mds € que coûtera la LNPCA. L'Etat pourrait en prendre en charge 50 % et l'Union européenne au moins 10 %.

Clés de répartition différentes. Vitale, cette opération ne se fait pas cependant aux dépens des petites lignes du territoire. Pour preuve, le 22 février à Marseille, le ministre délégué chargé des Transports Jean-Baptiste Djebbari et le président de la région Renaud Muselier ont confirmé, dans un protocole d'accord, la mobilisation de 580 M€ sur dix ans pour remettre à niveau 435 km de lignes regroupées en trois ensembles : l'étoile de Veynes avec ses branches vers Aix-en-Provence, Briançon, Grenoble et Valence (de 1 à 5 sur la carte) ; Nice-Breil-sur-Roya-Tende sur la ligne Cuneo-Vintimille (6 et 7) ; la Côte bleue, entre Marseille et Miramas (8) . « La priorité est de sauver l'existant. Pour chacune de ces opérations, la clé de répartition est différente entre l'Etat et la région selon que la ligne relève ou non de la compétence nationale », précise Philippe Tabarot, sénateur des Alpes-Maritimes et conseiller régional Paca.

Ainsi, sur la ligne Nice-Tende, fortement endommagée depuis le passage de la tempête Alex en octobre dernier, la région prendra à sa charge 100 % des travaux, déjà entamés par SNCF Réseau, sur la partie basse (Nice-Breil-sur-Roya). Cet axe transfrontalier, jugé coûteux et peu fréquenté (15 % de remplissage des trains en moyenne), fait aujourd'hui l'objet de toutes les attentions car il est considéré comme l'une des clés du désenclavement de la vallée sinistrée de la Roya. La France et l'Italie ont acté le principe d'une répartition à parts égales des investissements nécessaires sur la partie haute (Breil-sur-Roya-Tende). En attendant une estimation précise des coûts, les deux pays ont décidé de réviser la convention de maintenance et d'exploitation de la ligne datant de 1970. Après approbation de leur parlement respectif, le nouvel accord devrait entrer en vigueur en 2022.

Contrat de performance. La Côte bleue, dont la rénovation lourde reprendra en 2026 après des premiers travaux achevés à la fin de cette année, a aussi sa propre clé de répartition. Ainsi, d'autres collectivités, dont la métropole Aix-Marseille-Provence, mettront la main à la poche.

Troisième du genre dans l'Hexagone, après les régions Grand Est et le Centre-Val de Loire, le protocole d'accord reprend l'essentiel du contrat de performance qui lie la région à SNCF Réseau depuis octobre 2020 et vise à encore augmenter la fréquentation des TER (+ 14 % entre 2016 et 2020). Il s'intègre également au plan de relance de l'Etat qui réserve 4 Mds € au chemin de fer.

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