Pour la troisième année consécutive, l'association Promotelec publie un bilan des grandes tendances de la construction basse consommation. Cette nouvelle édition s'enrichit, au-delà des dossiers Label Promotelec Performance niveau BBC RT 2005 validés techniquement en 2013, du premier retour d'opérations appliquant la RT 2012 par anticipation. RT 2012 qui impose aux constructions neuves depuis le 1er janvier 2013 une consommation maximale d'énergie primaire de 50kWh/m²/an.
L'année dernière, l'association a labellisé 65 000 logements. 61 500 d'entre eux ont été certifiés BBC RT 2005 (dont les trois quarts sont des logements collectifs) et 3500 certifiés RT 2012. L'analyse des premiers retours d’opérations appliquant la RT 2012 est riche d'enseignements.
L'enveloppe et l'architecture
L'étude pointe un recours plus important au béton pour les bâtiments labellisés RT 2012. La proportion en maison individuelle passe de 32,5% pour la RT 2005 à 43% pour la RT 2012 et de 32% à 66% en ce qui concerne le logement collectif. Le bois a lui aussi progressé dans le bâti et représente même 18% des matériaux utilisés pour les maisons individuelles (contre 11,9% pour les logements BBC RT 2005). L'utilisation de la brique a quant à elle tendance à diminuer et les ossatures métalliques ont pour leur part disparu des constructions.
Les maîtres d'ouvrage ont tendance à privilégier à nouveau l'isolation thermique par l'intérieur par rapport à l'isolation par l'extérieur, alors que son utilisation avait été réduite pour les BBC RT 2005. Elle représente 64% des logements collectifs et 76% des maisons individuelles certifiés RT 2012.
Les premiers projets RT 2012 laissent penser que de nouvelles signatures architecturales commencent à émerger. Alors que les BBC RT 2005 privilégiaient compacité, coursives et surfaces vitrées limités, cette tendance semble s'inverser. Les constructions RT 2012 limitent les coursives et favorisent les balcons et terrasses.
Solutions énergétiques nouvelles
En l'espace de quelques années, les solutions énergétiques pour le chauffage et l'eau chaude ont évolué afin de se conformer à la consommation maximale d'énergie autorisée par les labels. Quand la RT 2005 acceptait un maximum de 250 kWh/m²/an, le BBC RT 2005 préconise un maximum de 50 kWh/m²/an alors que la RT 2012 l'impose.
De nouvelles solutions sont donc apparues, comme la pompe à chaleur double service et la chaudière hybride. Les énergies renouvelables poursuivent leur développement : raccordement aux réseaux de chaleur, solutions biomasse et systèmes thermodynamiques.
S'il a tendance à diminuer, le gaz occupe toujours une place majeure, surtout dans les logements collectifs : il représente 72% du chauffage, contre 80,7% des BBC RT 2005, et 64% de l'eau chaude, contre 71,2%. Dans les maisons individuelles RT 2012, qui ont le plus bénéficié de solutions nouvelles, il représente 36% du chauffage, contre 46,5% des BBC RT 2005. Mais pour l'eau chaude sanitaire, il a quasiment disparu.
Consommation d'énergie inférieure
L'association Promotelec note qu'un tiers des maisons individuelles et plus de la moitié des logements collectifs labellisés RT 2012 bénéficient d'un bâti bioclimatique, 20% supérieur au niveau règlementaire. Elle estime également que 53% des logements collectifs et 33% des maisons individuelles atteignent une consommation d'énergie primaire inférieure de 10% au maximum imposé.
Promotelec considère toutefois que ces retours d'expérience devront être confortés par de nouveaux résultats. Mais selon l'association, ces éléments démontrent que l'engagement vers la règlementation bâtiment responsable 2020 (RBR 2020) pourra se faire à coût maîtrisé et abordable.
