Le projet de construction du lycée français de Damas fait partie d'un plan de revitalisation de l'ensemble du quartier Mezzé. A partir d'un terrain aride, enclavé par rapport au reste de la ville, les architectes ont réorganisé le site pour en faire un lieu dédié à l'enfance, au jeu et à l'éducation. C'est devenu une terre d'abondance pratiquée tous les jours par des enfants de tout âge et très bien desservi par le reste de la ville.
La première étape du chantier fut un important travail sur le paysage et la topographie pour accueillir le programme, classes et espaces de récréation. Le terrain a été replanté d'espèces résistant bien au climat et un bassin de récupération des eaux a été installé en partie basse. Les bâtiments, de petite taille et bas, sont répartis de façon étalée sur le terrain et regroupés selon les grandes étapes de la scolarité (maternelle, primaire, collège, lycée). Ils sont ponctués de patios ombragés qui permettent de faire circuler l'air. Autre point fort du projet, l'accès et la distribution (une grande galerie qui dessert des coursives) sont primordiaux pour permettre le bon fonctionnement de l'école que l'architecte Yves Lion compare à celui d'une petite ville.
L'identité du lieu et l'ambiance sont uniques. Les bâtiments réalisés à partir de matériaux traditionnels prennent une allure tout à fait authentique et pourtant très moderne avec leurs grandes cheminées verticales en toiture. Ce système de régulation thermique innovant et expérimental a suscité la surprise du Moyen-Orient puisqu'il permet de diminuer la température de huit degrés par rapport à l'extérieur sans installer de climatisation.
C'est avant tout pour son approche environnementale, son souci d'économie d'énergie et son traitement paysager qualitatif que la réalisation a été nommée au Grand Prix. Les architectes ont mis en place un véritable microclimat autonome sur un terrain autrefois aride et désertique.
