Un mois après la publication des cinq décrets d'application de la loi sur les 35 heures (« Le Moniteur » du 26 juin, p. 56), les choses semblent bouger quelque peu sur la voie d'une réflexion constructive entre partenaires sociaux. Certes, les sujets de friction ne manquent pas autour, par exemple, du futur régime des heures supplémentaires : en témoignent les discussions heurtées, cette semaine, dans l'industrie métallurgique. Ce point, stratégique aussi pour le secteur du bâtiment et des travaux publics, fait partie des préalables à lever pour que les artisans de la CAPEB mènent à bien les négociations de branche « sous conditions » entamées dès le 25 juin. Il en va de même d'une adaptation du dispositif Aubry aux problèmes spécifiques des petites structures : oui à une mise en place, mais progressive, disent en substance les artisans, qui, moyennant des aides publiques immédiates, seraient alors prêts à des embauches compensatrices supérieures au seuil légal.
Avec des approches différentes et un calendrier qui reste à préciser, les particularismes des métiers sont tout autant mis en avant par les autres organisations professionnelles de la construction.
Sans attendre, l'exemple peut venir du terrain : une entreprise de charpente de Colmar vient ainsi de signer l'un des premiers accords Aubry du secteur, voir p. 31 : flexibilité contre réduction du temps de travail et maintien des salaires, telle en est la substance, avec à la clé, la création d'une demi-douzaine d'emplois. Le pragmatisme devra s'imposer, mais le compte à rebours des 35 heures a bien commencé.
PHOTO : L'un des tout premiers accords sur les 35 heures vient d'être signé dans le bâtiment par une entreprise de couverture-charpente du Haut-Rhin.