Face au manque de main d’œuvre qualifiée qui ne cesse de poser problème au secteur de la menuiserie, l’UFME a choisi de jouer sur un levier sur lequel il a la main depuis 2017 : la convention collective des menuiseries, charpentes, constructions industrialisées et portes planes. Et dans un communiqué de presse publié le 11 avril, la fédération a voulu faire connaitre ses avancées, et les bénéfices qu’elle pourrait apporter au secteur. En premier lieu, un certificat de qualification professionnelle (CQP), qui devrait être opérationnel entre avril et mai, fer de lance de l’attractivité selon Philippe Macquart, délégué général de l’UFME : « Le CQP de menuisier industriel est la première marche vers un emploi qui peut être très valorisant pour les personnes. » Un diplôme qui permet de reconnaitre les compétences et qualifications des menuisiers qui ne sont pas nécessairement passés par la formation initiale. Mais cette dernière est aussi dans le viseur de cette convention collective : « Nous avons redéfini le CAP de menuisier fabricant, afin de le mettre au goût du jour. » Le goût étant aux machines à commande numérique et à la programmation informatique. Et Philippe Macquart rappelle que « la convention collective n’est pas liée à la taille de l’entreprise : 70 % des entreprises qui seraient concernées ont moins de 10 salariés. » Et elle concerne aussi tous les matériaux.
Des classifications hors sol
Le gros travail à venir va se faire sur la classification des emplois : « Il faut qu’elle corresponde aux demandes des employeurs et des salariés, tout en collant à la réalité du travail en usine, précise Philippe Macquart. On veut par exemple réécrire complètement les catégories d’ouvriers et d’ouvriers qualifiés. » Aujourd’hui, certains opérateurs ont des compétences informatiques et programment des robots, des aspects à mettre en avant selon le délégué général de l’UFME. Et bien sûr, le CQP joint au renouvellement de la classification des métiers devrait mener à une augmentation des grilles salariales, de surcroît en période de forte inflation : « Les grilles vont être revues à la hausse, afin de rendre les salaires attractifs, mais aussi de pallier l’inflation. Les premières grilles de la convention commencent à être rattrapées par le Smic… »
Avec ces différentes évolutions, l’UFME a l’ambition de faire valoir la convention collective des menuiseries, charpentes, constructions industrialisées et portes planes face aux conventions collectives du bâtiment et de la plasturgie, auxquelles sont rattachées de nombreux industriels de la menuiserie.