En mars, Grand Poitiers (Vienne) et Odéys, le cluster de la construction et de l'aménagement durable en Nouvelle-Aquitaine, ont lancé la démarche EcoCiBat en faveur du réemploi des matériaux dans le bâtiment. « Elle vise à faire de la déconstruction sélective et à réutiliser les matériaux dans le neuf », précise Bastien Bernela, vice-président chargé de l'économie circulaire à l'agglomération. Pour chaque chantier de déconstruction et de construction en maîtrise d'ouvrage, la collectivité imposera une boucle d'économie circulaire. « Nous souhaitons dédier au moins 1 % du montant des travaux à l'achat de produits issus du réemploi, puis, à moyen terme, 3 % », affirme l'élu.
Si la loi impose un diagnostic Produits équipement matériaux et déchets (PEMD) pour tout projet de réhabilitation supérieur à 1 000 m2 , l'agglomération va plus loin en fixant ce seuil à 500 m2 . Dès cette année, elle va réaliser par anticipation des diagnostics ressources de l'intégralité des opérations programmées sur son territoire.
Mutualiser la démarche
Plusieurs chantiers ont déjà été identifiés, à l'image de la rénovation du groupe scolaire Andersen où des clôtures grillagées et des dalles de faux plafonds, entre autres, seront réemployées in situ. De même, 182 radiateurs récupérés lors de la réhabilitation du palais des Ducs sont en cours d'installation au sein de l'hôtel de la communauté urbaine. Mais l'ambition ne s'arrête pas là. « Le second étage de la fusée consiste à mutualiser cette démarche avec d'autres maîtres d'ouvrage publics : Crous, hôpital, bailleurs sociaux… » précise l'élu.
Pour structurer une filière pérenne, la collectivité s'attaque aussi à la gestion logistique des matériaux. Une étude est en cours pour ouvrir, dès 2026, une matériauthèque de 400 m² au sein du centre technique municipal de Poitiers afin de satisfaire les besoins propres de la collectivité. Une seconde structure sur le site de la recyclerie de Saint-Eloi est en réflexion avec une création « d'ici la fin du mandat. Elle sera multiflux avec un volet BTP accessible à tous les acteurs, publics et privés », souligne le vice-président. Enfin, pour coordonner l'ensemble, la collectivité travaille sur la mise en place d'une plateforme numérique afin de faire coïncider offre et demande.