A quelques jours du début de la trêve hivernale, la question du logement pour les plus précaires est plus que jamais sous le feu des projecteurs. Pour la Fédération Soliha, l’heure était même au bilan des politiques menées dans ce sens. C’était l’objectif la rencontre nationale organisée par l'association le 23 octobre dernier à la Maison de la Chimie, à Paris (VIIe) sur le bilan du programme Logement d’abord.
Ce plan quinquennal (2018-2022), lancé en septembre 2017, vise à lutter contre le sans-abrisme et la saturation des dispositifs d’hébergement d’urgence. « Nous avons réussi à faire en sorte que le Logement d’abord ne soit plus une politique confidentielle », a tenu à rappeler le ministre en charge de la Ville et du Logement, Julien Denormandie, présent en clôture de journée.
« Entre 20 et 30% de plus que l’année précédente»
Intermédiation locative, mandats de gestion, pensions de famille…Si l’ensemble des objectifs chiffrés - à savoir produire 40 000 logements très sociaux par an dès 2018, ouvrir 10 000 places en pensions de famille sur cinq ans et passer de 25 000 à 65 000 places d'intermédiation locative d'ici à 2022 - n’ont pas été atteints, le ministre note tout de même une amélioration. « L’année dernière, 70 000 personnes ont pu sortir d’une précarité de logement, ce qui représente entre 20 et 30% de plus que l’année précédente », a poursuivi le ministre.
Et d’ajouter : « sur l’intermédiation locative, nous avons une dynamique sans précédent. Nous n’avons pas atteint l’objectif extrêmement ambitieux que j’avais fixé, mais nous avons multiplié les moyens. » Pour Julien Denormandie, l’une des principales difficultés à l’œuvre reste l’identification des locaux pouvant faire l’objet d’une intermédiation locative. Un obstacle qui peut constituer un « goulot d’étranglement sur certains territoires ».
35 M€ supplémentaires
Afin d’atteindre ses objectifs, le ministre a annoncé 35 millions d’euros d’aides supplémentaires à destination de l’intermédiation locative et des pensions de famille, un appoint financier qu’il présentera devant le Parlement pour le vote de son budget. « L’acte 2 trouvera sa concrétisation dans la loi de finances », a assuré Julien Denormandie.
Du côté des PLAI adaptés, autrement dit des logements très sociaux avec un faible niveau de quittance, le ministre a noté des « résultats plus qu’encourageants » : « en 2019, nous ferons autant de PLAI que les trois années précédentes cumulées. »