Le monde de l'immobilier et du bâtiment voulait un ministre du Logement, il a été servi à la faveur du remaniement. Côté pile, le secteur aura affaire à l'ancien communiste, puis socialiste, Olivier Klein, un ministre délégué chargé de la Ville et du Logement, expert en rénovation urbaine. Maire de la ville de Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) qui l'a vu grandir, il a présidé l'Anru pendant cinq ans. La cité du Chêne pointu, où il a passé son enfance, fait aujourd'hui l'objet d'une opération de requalification des copropriétés dégradées d'intérêt national.
Elisabeth Borne a créé un duo que tout semble opposer pour sonner la mobilisation générale
Côté face, les présidents de fédérations et patrons d'entreprises négocieront avec le dissident LR Christophe Béchu, à la tête du ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires qui chapeaute la ville et le logement. L'ancien maire bâtisseur d'Angers s'est démarqué en lançant « Imagine Angers », manière de réinventer les bords de Loire et de réveiller cette cité assoupie. Jusqu'à la hisser à la première place des « villes où il fait bon vivre » selon le palmarès de l'association des villes et villages du même nom.
En formant ce duo que tout semble opposer, Elisabeth Borne fait passer deux messages. Aux entreprises de l'immobilier et du bâtiment d'abord, qui devront être sur tous les fronts. Rénover les quartiers défavorisés trop souvent oubliés, développer du logement accessible, rendre la ville attractive, le tout en s'inscrivant dans le bas carbone et les économies d'énergie. Aux collectivités locales ensuite, invitées à suivre les traces des deux édiles. L'heure de la mobilisation générale a sonné.
