Pierre-Marie Tricaud, architecte paysagiste Son crédo : faire valoir son métier dans toute sa dimension

Président de la FFP depuis 2003, il plaide inlassablement pour une profession qu’il considère en déficit d’image, trop souvent réduite à des interventions sur le seul espace végétal.

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Depuis bientôt 25 ans, Pierre-Marie Tricaud transforme son rêve improbable et confus à l’époque, en bonheur quotidien. « À condition de se trouver au bon endroit pour prendre le bon chemin » reconnaît ce pèlerin des territoires, évoquant celui qui le conduit de l’Institut National Agronomique de Grignon à l’École Nationale Supérieure du Paysage de Versailles. Puis vers des collaborations d’agence, des participations à des concours internationaux (Parc de La Villette en 1982 ou les abords du Capitole de Saint-Paul dans le Minnesota en 1986), des missions pour les Affaires Étrangères en Sierra Leone où il découvre l’agriculture vivrière urbaine, en Inde, au Maroc, en Égypte, en Tunisie… Observations et rencontres forgent sa doctrine et ses convictions où « le Paysage n’est pas qu’un luxe de pays nantis, mais une valeur culturelle universelle ». En 1992, l’IAURIF (1) lui offre la possibilité de poursuivre ses investigations : planification locale et régionale, révision du schéma directeur en 2005, restauration de la Bièvre à Paris, parcs naturels régionaux, modelés pour le TGV Est européen.

Des jardins au grand paysage. Il illustre les nombreuses facettes de ce métier à géométrie variable « trop souvent réduit à des interventions sur l’espace public et à la création de jardins ». Plans verts, chartes paysagères, PLU, SCOT « le grand paysage est aussi une terre à conquérir » insiste le président de la FFP (2). Une mission où il plaide « pour des paysages évolutifs et la reconnaissance d’une profession toujours en déficit d’image », tout en alternant études internationales et cessions de formation comme à Rome en 2002 pour des gestionnaires de sites protégés et depuis 2001 dans une conférence annuelle à l’INH (3) d’Angers, en rappelant qu’il a été responsable d’un atelier de 3e année à l’ENSP de Versailles.

Expert pour l’Unesco. Ses publications attestent de l’éclectisme de ses centres d’intérêts comme « Ville et nature dans les grandes agglomérations d’Afrique et d’Asie » en 1996 ou « Les paysages d’Ile de France » dans les Cahiers de l’IAURIF. « Parler du paysage, écrire sur le paysage, faire apparaître le mot dans les textes essentiels, c’est favoriser l’esprit de compétition et l’effet d’entraînement entre les collectivités » insiste-t-il. Mais le chercheur a d’autres cordes à son arc. Depuis 15 ans, il réalise des expertises pour le Centre du patrimoine mondial de l’Unesco et pour le ministère de l’Écologie. Des contributions qui ont permis l’identification et la reconnaissance des paysages culturels. Aujourd’hui, il œuvre sur les dossiers de classement des Causses, des Cévennes et du vignoble de Champagne et, tout en préparant les Assises européennes du paysage à Marne La Vallée le 11 septembre, il se surprend à rêver d’une AOC pour la profession et d’un cahier des charges qui mettrait enfin un terme à toutes les ambiguïtés.

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