Si les métiers d’architectes ou de constructeurs sont connus et bien appréhendés par le grand public, il n’en va pas de même avec l’urbanisme. En outre, cette discipline devient de plus en plus complexe, du fait de la multiplication des normes, en matière de protection de l'environnement, de technicité, de règles juridiques, financières, etc.
Partant de ce double constat, les équipes d’Eiffage ont décidé de mettre au point une appli afin de démocratiser leurs savoir-faire. Le résultat, baptisé « Phosphore City » est disponible gratuitement sur l’Apple Store et Google Play. « L’appli est avant tout le fruit des travaux de notre laboratoire de R&D interne, Phosphore », explique Sébastien Argoullon, directeur-adjoint du développement chez Eiffage Aménagement.
Ce laboratoire concentre tous les métiers du groupe Eiffage, la route, la construction, l’immobilier, etc. « Conçue par Enodo, un éditeur de jeux vidéo, elle a été imaginée pour être ludique. Le résultat est un véritable jeu », poursuit le directeur-adjoint.
Définir le territoire et le projet
L’application propose donc de tester des solutions d’aménagement pour un territoire donné avec trois priorités : protéger la planète, améliorer la qualité du vivre-ensemble et bénéficier à l’économie locale. Chaque partie dure 15 minutes au maximum et débute par la définition du territoire et du projet.
Il s’agit, par exemple, de présenter le territoire en fonction de son climat, de ses éléments naturels remarquables (montagne, plans d’eau, etc.), des éléments bâtis intéressants, tels que les monuments historiques, par exemple. Le contexte urbain est également pris en compte (centre-ville, zone d’activité industrielle, etc.). Au total, 18 hypothèses sont possibles à ce premier stade.
Identifier les éléments du projet
La deuxième étape consiste à renseigner la typologie de projet envisagée : construction sur terrain vierge, démolition/reconstruction ou réhabilitation. L’utilisateur identifie ensuite les éléments qui constitueront le projet à travers 33 propositions : logements, commerces, équipements sportifs, de santé, de service public, de culture et de patrimoine, éléments naturels, etc.
Au fur et à mesure, l’application identifie les points de vigilance requis en fonction des critères choisis, ce que soit en terme de risques naturels, de risques impactant l’environnement, le patrimoine naturel ou historique, etc.
Score en fonction des bénéfices obtenus
« Qui dit jeu, dit score », rappelle Sébastien Argoullon. Et en effet, en quelques minutes, l’appli fournit un score indicatif qui évalue les bénéfices des choix effectué au regard des trois critères cités plus haut : protection de l’environnement, qualité du vivre ensemble et bénéfice pour l’économie locale.
Elle révèle ensuite les solutions compatibles et les plus adaptées parmi 56 suggestions : la qualité de vie (mise en place d’un îlot de fraîcheur), le numérique, la construction bas carbone, l’énergie, l’éco-mobilité, l’eau, les déchets et la biodiversité.
Respect de la vie privée
L’application a été mise en ligne le 1er octobre dernier. En quelques mois, elle a été téléchargée plus de 750 fois. Eiffage réfléchit déjà à l’amélioration de son ergonomie lors d’une prochaine mise à jour.
Phosphore City pourrait aussi se décliner dans le cadre de concertation d’aménagement. En attendant, Sébastien Argoullon insiste : Eiffage ne collecte aucune donnée des utilisateurs.