Muet sur les paysagistes, le décret sur les permis d’aménager ne fissure pas le front uni présenté par Catherine Jacquot, présidente du conseil national de l’ordre des architectes (Cnoa), et Jean-Marc Bouillon, président de la fédération française du paysage (FFP). La première rappelle les frontières entre les métiers de la maîtrise d’œuvre : « Les géomètres tiennent leur place dans les projets, mais pas comme concepteurs. En amont des opérations, la qualité des lotissements nécessite les compétences pluridisciplinaires portées par les architectes, les urbanistes et les paysagistes. Je dis merci au sens aigu de l’intérêt des territoires manifesté par la FFP dans notre travail conjoint, au-delà de la profession qu’elle représente ».
Repli tactique
L’adhésion de Jean-Marc Bouillon au décret a pu étonner : « Ma profession est montée au créneau. Je lui réponds : on y reviendra après promulgation du décret de mise en œuvre de notre statut. Un texte sans décret d’application crée une loi faible ». Le président de la FFP compte sur l’opportunité de prochaines lois d’urbanisme pour y glisser un cavalier qui consacrera l’égalité des deux professions dans l’accès aux mandats de maîtrise d’œuvre des lotissements.
Au Cnoa comme à la FFP, les présidents se félicitent du rôle positif joué par le syndicat national des aménageurs lotisseurs, dans la défense de la qualité architecturale et paysagère des lotissements qui a abouti à la loi Création, architecture et patrimoine, avec sa réforme du permis d'aménager. A court terme, un test de vitalité de l’entente entre architectes et paysagistes concernera les plus petites opérations : « On verra bien si les architectes jouent le jeu de la pluridisciplinarité », s’interroge Jean-Marc Bouillon.