PERIGUEUX Des axes de déplacements légers revalorisent les berges d'une rivière

En réaménageant sur vingt-deux kilomètres les bords de l'Isle en lieu de promenade, piste cyclable et itinéraire de découverte environnementale, les maîtres d'oeuvre ont renforcé la visibilité des paysages naturels et minimisé les as-pects plus construits.

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PERIGUEUX

Des axes de déplacements légers revalorisent les berges d'une rivière

Fil conducteur de l'agglomération de Périgueux (Dordogne), L'ISLE relie d'est en ouest plusieurs communes regroupées en communauté d'agglomération. Une bonne raison pour développer sur 22 km un programme ambitieux de valorisation des berges tout en offrant un axe supplémentaire pour des moyens de déplacement doux : marche, vélo, rollers. En 1999, trois maîtres d'oeuvre sont choisis, à la suite d'un concours de conception : Anouk Debarre, architecte-paysagiste, Jean de Giacinto, architecte-concepteur lumière, Laurent Fagart, architecte-urbaniste. Le programme se structure autour de la création d'une piste de 3 m de large en section courante dont le tracé, 13 km dans une première phase, emprunte la voie des stades et trois passerelles existantes le long de l'Isle : les Izards, Japhet, Barnabé. Il préconise un usage commun, partagé entre piétons, cyclistes, rollers et pêcheurs (avec création de pontons). S'y ajoutent un volet pédagogique, traité à travers des éléments de signalétique, et une vocation touristique et sportive : trois passages de barrages pour le canoë-kayak déjà opérationnels, et huit d'ici à fin 2003. En bordure de rivière, le tracé suit des paysages urbains (zones commerciales en entrée de ville, centre historique de Périgueux) ou ruraux (fonds de jardins, prairies). Le projet identifie des séquences destinées à renforcer la visibilité des paysages naturels et à minimiser les aspects plus construits. « L'aménagement accompagne le paysage : on s'est servi des accidents du terrain pour fonder le projet, raconte Anouk Debarre. Chaque séquence est confortée des îlots de verdure et de plantations. Pour autant, la palette végétale des bords de l'Isle n'est pas modifiée. Un verger existant s'inscrit dans une séquence champêtre, les arbres remarquables sont mis en valeur, le boisement d'un parc du XIXe siècle à Trélissac se trouve revitalisé. Le projet ne nécessite aucun abattage, au contraire les plantations se font en masse, avec les essences déjà présentes. Le mobilier est sélectionné pour s'adapter aux conditions du parcours situé en zone inondable. Jean de Giacinto a voulu éviter les connotations urbaines jusque dans la conception de l'éclairage. Des plots et des projecteurs encastrés au sol sécurisent le parcours. L'éclairage, élément essentiel de mise en scène, identifie la dimension plastique de certains lieux. La lumière participe à la scénographie du paysage. Ainsi, des arbres sont utilisés comme réflecteurs pour signifier un effet graphique. La rivière deviendra une ligne de convergence, associant les loisirs, l'esthétique et la nature.

FICHE TECHNIQUE (page 141) :

Maîtrise d'ouvrage : communauté d'agglomération périgourdine

Maîtrise d'oeuvre : Anouk Debarre,architecte-paysagiste, mandataire ; Jean de Giacinto, architecte-concepteur lumière ; Laurent Fagart, architecte-urbaniste

Linéaire aménagé : 13 kilomètres (1ère phase), 9 kilomètres (2e phase).

Calendrier : concours, 1999 ; réalisation 1ère phase, 2002-2003 ; 2e phase, 2004-2005

Coût : 4,9 millions d'euros (1ère phase)

PHOTOS ET SCHEMA :

Le projet identifie des séquences destinées à renforcer la visibilité des paysages naturels et à minimiser l'impact des zones construites. ci-dessus séquence centre-ville avant et après.

Passage de la piste cyclable en paysage naturel (séquence les mounards, avant et après).

PARAVENTS ET BALISES

Les huit paravents en composite imaginés par l'architecte Jean de Giacinto, sont à la fois des éléments de signalétique indiquant différents repérages sur le parcours et des éléments pédagogiques de découverte du biotope et de l'histoire du terroir traversé. Ces grands marque-pages translucides composés d'inclusions végétales, ménagent une halte dans le cheminement. Onze balises signalétiques ponctuent le parcours, érigées aux endroits de connexion avec les quartiers ou les voies de raccordement. Des cylindres d'orientation cerclés de bagues en acier indi-quent l'éventail des directions.

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