La Capeb Pays de la Loire a pris le pouls de l'artisanat régional en interrogeant près de 1 000 professionnels dans le cadre de son enquête de conjoncture 2023. Premier constat de cette vaste étude, le niveau d'activité se maintient et 30 % des entreprises ont vu leur chiffre d'affaires progresser. Les trésoreries sont majoritairement stables (55 %) et affichent même une légère augmentation.
Même si, tout comme le ratio devis envoyés/acceptés, les carnets de commandes sont stables depuis 2021, la visibilité se réduit toutefois à moins de trois mois pour 40 % des entrepreneurs (32 % en 2022). « Le processus de décision des clients est plus long mais la demande est là », résume Julien Hamard, carreleur-mosaïste à La Chapelle-sur-Erdre (Loire-Atlantique). Si l'état d'esprit est plus serein qu'en 2022, « la vigilance reste de mise avec 58 % d'artisans exprimant de l'inquiétude, voire de la tension », note Valérie Sfartz, déléguée régionale de la Capeb.
« Trop de contraintes administratives »
Autre crainte, si le taux de cessation d'activité reste stable, 38 % des artisans arrêtent pour des raisons personnelles. « On sent une profonde lassitude devant une charge de travail excessive et des contraintes administratives trop importantes », s'inquiète Alain Lacour, président de la Capeb des Pays de la Loire. Illustration avec les dossiers d'aides à la rénovation dont le traitement exige une demi-journée en moyenne pour un seul d'entre eux. En 2023, la part des entreprises mandataires de ces aides a doublé, passant de 5 % en 2022 à 10 % en 2023. Mais 23 % d'entre elles estiment que ces dossiers sont trop compliqués à monter.