« En 2023, on n’a pas vendu plus de passoires thermiques par rapport à 2022 », annonce Charles Marinakis, président du réseau Century 21 en France, en conférence de presse le 8 janvier.
Les logements étiquetés G, qui ne pourront plus être loués en 2025, ont représenté 7% des transactions chez Century 21 en 2023, contre 6,2% en 2022. Les F, visés par une interdiction de mise en location à horizon 2028 : 10,4%, contre 11,1%. Et les E, à traiter d’ici 2032 : 25,5%, contre 25,1%.
Autrement dit, les trois parts G, F et E du camembert des ventes selon la classe énergétique chez Century 21 restent stables sur un an. Le réseau ne communique pas leur proportion en 2021 (année de promulgation de la loi Climat et résilience à l’origine de la traque aux passoires), 2020 ou 2019.
En janvier 2022, le parc locatif privé français comptait 8,4% de G, 11,4% de F et 23,3% de E, selon les dernières estimations du gouvernement.
« La décote se limite au coût des travaux »
Le stock de logements énergivores à vendre puis à rénover pour changer la note du diagnostic de performance énergétique (DPE) ne pèse pas sur les délais de vente chez Century 21, assure Charles Marinakis. En 2023, il fallait compter plus de 90 jours pour trouver preneur, comme dans les années 2010, contre moins de 80 en 2021 et 2022.
Le dirigeant n’est pas capable de dire si la décote moyenne des biens E, F ou G est en hausse. Une certitude : celle-ci « se limite au coût des travaux, estimé par l’audit énergétique » dont le prix inciterait les ménages modestes à s’en passer, selon lui. Un audit énergétique, qui chiffre le montant des travaux à réaliser, coûte entre 800€ et 1500€ selon Engie, entre 500€ et 1000€ selon Hello Watt.
Les 960 agences immobilières de Century 21, diversifiées dans la gestion locative et le segment du luxe notamment, ont réalisé un peu moins de 50 000 transactions, estime Charles Marinakis. Le marché, de Laforêt à Orpi, en afficherait « environ 875 000 », contre plus d’un million par an en 2021 et 2022, selon la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim).
Les prix baissent, mais pas partout
Century 21 déclare une décroissance de 16% du volume de ses ventes. Le marché serait autour de 22%, d’après la Fnaim. D’où un doublement du nombre des défaillances sur un an. « Mais 935 fermetures, sur environ 30 000 agences à l’échelle nationale, ce n’est pas 1 500 comme en 2015 », souligne-t-il.
Concernant les prix, ils n’ont pas « assez » baissé, au goût de Charles Marinakis. Hors Ile-de-France, qui affiche la plus forte baisse (7%), les disparités persistent : +1,7% en Provence-Alpes-Côte d’Azur, 0% en Normandie et -4,2% en Bourgogne-Franche-Comté. Idem entre grandes villes : +10% pour un appartement à Marseille, -11% à Bordeaux.