Pour son premier projet de construction, une jeune entreprise artisanale normande a fait la demande de certification allemande Passivhaus. Les deux maisons jumelées de 132 m2 chacune situées à Formerie (Oise) viennent tout juste d’être achevées. « Faute de label français, nous nous sommes orientés vers la certification allemande, explique Richard Lefebvre, gérant de la société Les Airelles. Nous visons une consommation d’énergie finale extrêmement faible. »
Selon les estimations du bureau d’études thermiques Solares Bauen, la consommation d’énergie finale ne devrait pas dépasser 10 kWh/m2.an pour le chauffage et l’eau chaude sanitaire. Le bâtiment est construit à partir d’une ossature mixte bois-béton. « Le concept Passivhaus exige une enveloppe ultraperformante », rappelle Camille Bouchon, ingénieur thermicien chez Solares Bauen. L’isolation est réalisée par l’extérieur : 22 cm de ouate de cellulose plus 15 cm de polystyrène pour les murs, 20 cm de polystyrène au sol et 40 cm de ouate de cellulose en couverture. « Aucun pont thermique n’est acceptable dans une maison passive », insiste Richard Lefebvre. Autre particularité du label allemand : l’objectif d’étanchéité à l’air du bâtiment. Fixé à 0,6 vol/h sous une différence de pression de 50 Pa entre l’intérieur et l’extérieur, il est apparu pour le constructeur comme un objectif « difficile à atteindre ». Pour satisfaire les très faibles besoins énergétiques de ces maisons, le maître d’ouvrage a opté pour un appareil multifonctions. Sous la forme d’une tour compacte, il intègre une centrale double-flux avec récupération de chaleur, une pompe à chaleur sur air extrait d’une puissance de 1,5 kW et un chauffe-eau à accumulation intégré de 250 l. Le bloc assurera conjointement les fonctions de ventilation, chauffage et préparation d’eau chaude sanitaire avec assistance solaire.
