Pas-de-Calais : industrialisation sur mesure pour 1 400 Camus

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Pas si simple de massifier les réhabilitations ! Surtout en présence d'un parc de maisons hétéroclites. Avec des rajouts de rampes d'accès, de vérandas ou encore de cuisines, le tout greffé librement, c'est peu dire que les locataires du bailleur social Maisons & Cités ont personnalisé leur logement. On dénombre aujourd'hui une dizaine de modèles de maisons différents. Plus de 1 400 de ces maisons dites « Camus bas », réparties sur 14 communes du bassin minier (Pas-de-Calais), sont en pleine rénovation énergétique.

Pour réaliser ces travaux, Bouygues Bâtiment Nord-Est (BBNE) s'est appuyé sur son concept innovant ByWalli qui consiste en un assemblage sur site de panneaux préfabriqués d'OSB manupor-tables, soit une cinquantaine par habitation. Isolation en laine de coton insufflée, bardage, mise en conformité des toitures, installation d'une PAC air-eau et d'une ventilation simple flux complètent les travaux calibrés après un relevé par scan 3D.

« Comme l'ingénieur Raymond Camus qui, à l'époque [les années 1950, NDLR], avait opté pour des constructions réalisées avec des panneaux de béton préfabriqués, nous avons opté pour l'industrialisation mais cette fois en vue de réhabiliter », explique Marie Blanckaert, dirigeante de l'agence d'architecture Blau et membre du groupement porté par BBNE avec Nortec Ingénierie, Symoé et Redcat Architecture qui a décroché le marché global de performance de 88 M€ HT (honoraires, travaux et maintenance pendant trente ans).

Simplicité en trompe-l'œil. Si la méthode industrielle pour traiter des maisons toutes similaires apparaît simple, ce n'est qu'un trompe-l'œil. Car en pratique, « nous avons découvert que Camus améliorait son système au fur et à mesure des constructions, raconte l'architecte. Sans compter la superposition des adaptations réalisées par les habitants eux-mêmes. » Pour être le plus efficace possible, les concepteurs ont donc dû trouver quelques astuces, comme ce joint creux présent en façade entre deux panneaux. Initialement de 4 cm, il a ensuite été façonné à 8 cm pour s'adapter à toutes les configurations. Une marge qui permet d'industrialiser tout en s'accordant à l'existant.

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Et comme Camus en son temps, concepteurs et entreprises poursuivent le travail d'amélioration. Bien que près de 90 maisons aient déjà été livrées mi-septembre et que 300 soient en travaux, équipes de maîtrise d'œuvre et entreprises continuent de se réunir lors d'ateliers pour tirer les leçons des retours d'expérience et améliorer la mise en œuvre. « Il y a un vrai sujet d'ingénierie de l'industrialisation des détails par l'invisible, c'est une facette de la massification », conclut Marie Blanckaert qui plébiscite ici le mode « work in progress ». Après une montée en cadence, la campagne doit s'achever fin 2024, au rythme de 60 logements par mois, le tout en site occupé.

Après travaux, les maisons classées de F à G passeront à une étiquette B, C ou D selon leur exposition, typologie ou historique. Parmi ces habitations, 318, retenues par le programme MassiRéno octroyant une aide de 15 000 euros à chacune, bénéficieront en plus d'une garantie de performance énergétique tous usages de 60 kWh énergie finale/m².an sur trente ans, l'équivalent d'une étiquette B.

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