Inscrit dans le nom du programme immobilier qui succédera à l’usine Sterling de Saint-Louis (Haut-Rhin), le terme d’Archipel sied également à son parking enterré. A rebours des ouvrages monolithiques d’un seul tenant, celui-ci dilue ses 250 places dans dix ensembles, sous chacun des immeubles de logement. Cette répartition spatiale singulière stimule l’expression de la végétation : les différents espaces interstitiels sont occupés par de la pleine-terre, support d’arbres variés qui viendront pousser entre les immeubles.
La primauté du vivant
Localiser d’abord ce substrat pour déterminer en conséquence la géométrie du parking a fondé l’approche de la maîtrise d’œuvre réunissant l’agence d’architecture DeA et le paysagiste Sortons du Bois. « Nous avons dessiné sur les plans les cercles qui sanctuarisent l’espace de végétation », souligne Guillaume Delemazure, le dirigeant de DeA Architectes.

La végétation se faufilera entre les lots de logements
Au moyen d’exemples visualisés notamment dans la métropole suisse voisine de Bâle, l’équipe a su convaincre le promoteur, Sérénité Résidences, de renoncer au réflexe naturel d’un stationnement en surface. « A partir de là, nous avons recherché une alternative au second réflexe : l’urbanisme de dalle », complète Laurent Naiken, cogérant associé à Sortons du bois.
Poses « intelligentes »
Le résultat, poursuit le paysagiste, consistera en ces « poches » de pleine terre de 50 à 85 cm d’épaisseur en fonction de la topographie légèrement variable du terrain, « posées intelligemment » : suffisamment loin des façades des futurs immeubles de logement pour ne pas faire pousser une forêt luxuriante qui viendrait obstruer la vue des résidents, et de façon à garantir en tout point le respect des obligations de ventilation de l’ouvrage de stationnement.
Les essences (érables, tilleuls, chênes…) sont sélectionnées pour leur cohérence avec les plantations et les dimensions d’un parc pré-existant qui bordera le programme.

Le programme immobilier se compose d’immeubles de 4 à 14 étages donnant sur un parc lui-même réaménagé
Le projet démontre les vertus d’un travail commun en amont entre les composantes de la maîtrise d’oeuvre, insiste Guillaume Delemazure. « Un tel pari n’aurait pu se mener à bien sans un travail simultané entre nous-mêmes architectes, le bureau d’études structure (Cetec) et le paysagiste ».
Signal urbain
« Archipel 3F » offre un nouveau signal urbain à Saint-Louis, près du centre-ville, à l’intersection de deux voies structurantes, l’avenue de Bâle et la rue du Rhône. Il prévoit 17 000 m2 de logements (en majorité), bureaux et commerces, dans les dix bâtiments, soit neuf de 4 à 9 étages et une tour R + 14. .Le dépôt du permis est prévu fin juillet pour une construction jusqu’en 2024.