Une première à Paris pour un équipement public ! L’architecte Hélène Fricout-Cassignol a livré, rue de Saussure, une école maternelle relais de six classes principalement réalisée en bois (en attendant le futur établissement prévu pour 2012 dans la ZAC Cardinet-Chalabre). « Pour cette construction temporaire, ma réflexion s’est centrée autour de l’enfant et de son univers : les jeux, les cabanes, les mystères, explique l’architecte. L’objectif était de mettre en scène ces idées en créant des ambiances et en s’appuyant sur les volumes, la qualité des espaces, les matériaux, etc. C’est à partir de là que le projet s’est dessiné. » Et qui dit cabane, dit bois… Plus précisément ici, il s’agit de panneaux en KLH (Lignatec), des éléments massifs fabriqués à partir de planches d’épicéa collées en couches croisées alternées. Grâce à l’encollage et à une pression de serrage élevée lors du séchage, l’ensemble acquiert une excellente stabilité dimensionnelle.
De surcroît, ces panneaux sont utilisables aussi bien en murs qu’en planchers, ou en supports de toiture. Epais de 6 à 60 cm – leur largeur atteint 3 m et leur longueur 16,50 m ! – ils sont découpés aux dimensions ad hoc en usine, puis acheminés vers le chantier pour être assemblés sur site. Le procédé garantit un montage à sec et une mise hors d’eau rapides.
Adaptabilité exigée
Ici, sur le socle maçonné du rez-de-chaussée (préau, bureaux et restauration), prennent appui les deux étages de classe construits en bois, comme une sorte de « château de cartes » avec des murs périphériques porteurs. Les façades sont ainsi constituées de panneaux de 8 à 10 m de long et les planchers affichent 11,80 m de portée avec un porte-à-faux de 3,20 m. Laissé brut à l’intérieur, le matériau est apparent dans les salles de cours, en plafonds, planchers et pour une partie des murs. Le dernier niveau, également réalisé en panneaux bois, accueille un logement de fonction et chapeaute le bâtiment à la manière d’un volume indépendant. « L’utilisation du bois répond aux exigences de confort acoustique et thermique, ainsi qu’au souhait d’adaptabilité du maître d’ouvrage, explique encore Hélène Fricout-Cassignol. Ce qui se traduit par des plateaux libres de tout point porteur, les parois séparatives entre salles de classe étant réalisées en cloisons à plaques de plâtre. »
L’édifice est adossé à une « galerie » formée d’une structure métallique légère habillée de parois en polycarbonate translucide. Cette « lanterne magique » forme un volume tampon orienté au nord qui rassemble les circulations horizontales et verticales ainsi que les sanitaires.
Enfin, l’isolation par l’extérieur est habilement mise en scène grâce aux plaques de polycarbonate translucide qui laissent deviner la présence de l’isolant.
