A Epiniac, entre Saint-Malo et le Mont Saint-Michel (Ille-et-Vilaine), le camping 5 étoiles du domaine des Ormes vient de se doter d'un dôme aquatique spectaculaire. L'équipement cumule les superlatifs avec ses 4 500 m² d'emprise, sa couverture
de 75 m de diamètre, ses 20 m de hauteur et sa surface de 5 000 m². Afin d'optimiser l'espace au sol déjà occupé par cinq bassins, une charpente inspirée des chapiteaux forains a été mise en œuvre. Elle se caractérise par ses 24 arbalétriers de 36 m de long pour 21,5 cm d'épaisseur, dont la forme cintrée permet d'obtenir l'effet de dôme. Au centre de la coupole, un mât central déploie huit poteaux en bois également courbes. Ces éléments de 17 m de haut sont ancrés en pied sur un fût en béton de 1,20 m de diamètre. En tête, ils sont surmontés d'une couronne métallique de 10 m de diamètre et de 14 tonnes.
Modélisation 3D. Conçu et fabriqué par l'entreprise Belliard, cet élément-support en acier galvanisé possède plusieurs fonctions : il reçoit les ancrages (broché-boulonné) des têtes des arbalétriers et des poteaux centraux tout en permettant une ouverture dans la couverture pour l'apport d'air neuf. Du point de vue structurel, « cette couronne métallique transfère les charges verticales et horizontales depuis les arbalétriers vers les poteaux centraux », explique Antoine Belliard, codirigeant de l'entreprise. En périphérie du dôme, une panne sablière de 65 cm de retombée -intégrée aux caissons à ossature bois qui forment le débord de la toiture -maintient l'ensemble. Cet auvent intègre aussi le réseau d'eaux pluviales.
La mise en œuvre de la charpente a été complexe du fait de la présence des bassins en eau. La seule solution était de mettre en place un phasage rigoureux. Ainsi, « une fois les travaux de VRD et de gros œuvre (coulage des poteaux, du fût central en béton, des longrines, des compléments de dalles) achevés, nous avons lancé la fabrication des différents éléments de charpente. Toutes les pièces de bois ont ensuite été réalisées par des machines à commandes numériques. En amont, l'ensemble de la structure avait été modélisé en 3D », détaille Antoine Belliard.
Confié à une équipe de dix personnes pour les phases les plus critiques, le montage de la structure n'a duré que cinq mois pour s'achever en w. Il a débuté par l'assemblage au sol puis le levage des quatre modules de contreventement. Chacun de ces éléments se compose de deux arcs de 36 m, de palées de stabilité et de poutres au vent.
Sur le site, parallèlement à leur assemblage au sol, une sapine a été montée. Cette tour d'étaiement a permis de mettre en place les huit poteaux du mât central et la couronne métallique. L'ensemble des opérations de levage a nécessité l'intervention de trois grues de 80, 160 et 300 tonnes.
Bulle à 29 °C. Dans cette bulle, la température de l'air sera maintenue à 29 °C, quelle que soit la saison. Une performance obtenue notamment grâce aux matériaux qui la constituent. En l'occurrence, les deux tiers de la surface ont été traités par des lés de polycarbonate. Côté sud, c'est un complexe à base de bacs acier isolés de verre cellulaire et recouverts d'une étanchéité bi-couche qui a été mis en œuvre.
Sous la couverture, le nombre de pannes varie en fonction de la nature du support. La partie en polycarbonate en nécessite davantage (avec un espacement de 1,25 m) alors que pour la toiture « chaude », un entraxe de 2,50 m suffit. Au total, cette charpente de 240 tonnes utilise 500 m3 de bois, du Douglas d'origine française.

