Le projet architectural du Centre national des arts plastiques (Cnap) a été officiellement lancé par Rachida Dati, ministre de la Culture, le 26 mars dernier à Pantin (Seine-Saint-Denis). Conçu par les agences Data et Bruther, celui-ci consiste à rénover et à étendre un ancien entrepôt pour y conserver, restaurer et documenter les plus de 107 000 œuvres que compte la collection, aujourd'hui dispersée sur trois sites en Ile-de-France. Le budget prévisionnel global de l'opération, menée par l'Oppic, s'élève à 94,4 M€ TTC pour une surface de plancher dévolue au programme est de 33 323 m².
Après une première phase de travaux de curage et de démolition, achevée en juillet 2021, c'est au tour des entreprises franciliennes LBC et SNRB de s'attaquer au gros œuvre depuis octobre 2023. Le chantier devrait durer vingt-sept mois. Ensuite, le bâtiment et ses installations subiront une période dite de « marche à blanc » avant d'accueillir, en 2027, les œuvres d'art, ainsi que les équipes de l'établissement, constituées de près de 80 agents.

Le Centre national des arts plastiques s’installera en 2027 dans un ancien entrepôt réhabilité et étendu. Réserves (à droite) et bureaux seront reliés par une galerie.
Les réserves, contenues dans l'édifice réhabilité, seront reliées aux bureaux, installés dans la future extension, par une galerie vitrée. Elle longera le bâtiment existant sur 80 mètres et trois niveaux, avant de s'enrouler autour de la partie neuve. « La structure de l'ancien hangar était robuste, de très bonne facture et d'une certaine efficacité logistique, souligne l'architecte Stéphanie Bru, de l'agence Bruther. Nous intervenons dessus a minima, d'abord en retirant les quais de déchargement et le volume de tête, puis en ajoutant cette galerie qui lui donne plus d'épaisseur, mais aussi des spatialités différentes grâce à la façade inclinée. »
Décorer les ouvriers. Après son discours officiel, Rachida Dati, vêtue des équipements obligatoires de protection individuelle, a souhaité dire « un mot » plus personnel aux ouvriers. « Comme ceux des chantiers de Notre-Dame de Paris et du Grand Palais, je souhaite vous décorer de l'ordre des Arts et des Lettres, a indiqué la ministre, pour exprimer toute ma reconnaissance et ma gratitude envers vous, les invisibles du secteur, parce qu'en créant ces lieux, vous participez aussi à l'accès à la culture. »