Le contexte
L’architecte a préconisé une construction en ossature bois isolée par de la paille. Cet isolant présente, explique-t-il, de nombreux atouts : valorisation d’un sous-produit agricole, confort hygrométrique, absence de dégagement toxique, résistance au feu, chantier peu gourmand en eau, prix compétitif. « C’est le matériau qui présente l’énergie grise la plus faible. Utilisé localement, il permet même de stocker un peu de CO2 », ajoute Corentin Desmichelle. Seule contrainte : la paille ne doit pas être mouillée et ne peut donc pas être mise en place sur le chantier. Tous les murs ont donc été préfabriqués en atelier par le menuisier. « Chaque mur est livré prêt-à-poser et complet, depuis le contreventement extérieur jusqu’au bardage en cèdre », indique le charpentier. Un complément d’isolation est apporté par le pare-pluie en fibre de bois, d’une épaisseur de 3,5 cm.
La mise en œuvre
Le charpentier assure lui-même la récolte et le bottelage de la paille, produite localement. « Je maîtrise ainsi toutes les étapes : séchage de la paille (15 à 18 % d’humidité) et bottelage qui constitue une opération très importante. Les fibres de la paille doivent être parallèles à la façade pour obtenir la meilleure conductivité thermique (lambda) », explique Cyril Natali. Chaque botte, d’une épaisseur de 35 cm, présente ainsi une résistance thermique R = 6,73 m.K/W. Les bottes de paille sont insérées dans l’épaisseur de l’ossature en sapin. Un lit de chaux est déposé sur les deux faces du mur pour éloigner les rongeurs. Au final, le mur présente un coefficient de transmission thermique U = 0,136 W/K.m, conforme aux exigences de la construction passive. Chaque mur est livré sur le chantier parfaitement étanche. Autre spécificité : le charpentier n’a pas utilisé de membranes souples type frein vapeur. L’étanchéité est assurée par le collage des panneaux de contreventement intérieur.
L’organisation
Pour le charpentier, le gros des travaux a été réalisé en atelier : près de deux mois à cinq personnes auront été nécessaires pour préfabriquer les murs extérieurs et le mur de refend intérieur, isolé par 20 cm de paille pour des questions d’acoustique. Sur le chantier, le levage et la pose des murs n’a duré que cinq jours. Les finitions et les travaux de charpente ont duré un mois et demi à deux personnes.






