OPPEDE Nouveaux usages pour des terrasses de culture

Caractéristiques du paysage méditerranéen, les anciennes terrasses de culture sont quelque peu partout à l'abandon. L'exemple d'Oppède (1 200 habitants), dans le Vaucluse, montre comment les valoriser, y compris économiquement, avec un peu de sensibilité et d'attention.

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Perchée sur un éperon rocheux du massif du lubéron, dominée par une collégiale du xiie siècle, la commune d'Oppède attire un nombre croissant de visiteurs. Conseillée par le parc naturel régional du Lubéron, la municipalité a élaboré, avec la DDE de Cavaillon pour maître d'oeuvre, un projet original qui intègre les contraintes de stationnement induites par cette fréquentation dans son projet de restauration du vieux bourg médiéval. Il a permis de redonner vie et sens à 15 000 mètres carrés d'anciennes terrasses de culture abandonnées au pied du village, acquises avec l'aide du conseil régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur. « Quand je suis intervenu, note Michel Delepière, architecte-paysagiste à la DDE, ce paysage façonné par une longue histoire était en train de disparaître sous d'importants boisements spontanés. Sur la base d'un lever topographique, il a fallu noter tous les arbres, procéder à un premier débroussaillement et puis raffiner ce relevé. C'est à partir de l'existant que l'on a pu définir comment on allait stationner. » Formant un amphithéâtre d'un grand intérêt paysager, les terrasses ont d'abord été stabilisées et leurs murs de soutènement en pierres sèches restaurés. Elles ont ensuite été valorisées par la création d'un jardin botanique qui regroupe plus de 80 essences du Lubéron. Dans un second temps, en contrebas de ces terrasses, 200 places de stationnement ont été construites, réparties sur une douzaine d'espaces aménagés et ombragés. L'intégration au site a été un souci constant pour Michel Delepière, qui a choisi de traiter les surfaces planes en tout-venant, et les voies en pente en béton désactivé. « Avec le temps, la différence est aujourd'hui imperceptible », commente-t-il. Grâce à sa configuration et au maintien d'une grande partie de la végétation, le parking est totalement invisible et ne dénature en rien le site. La réalisation, qui a déjà valu un trophée d'aménagement départemental à la commune, est « nominée » pour le grand prix régional du Paysage PACA. Au-delà de la réussite paysagère, le parking a permis à la commune de créer trois emplois et de dégager un excédent financier lui permettant d'abonder les dotations budgétaires consacrées à la restauration du vieil Oppède. En effet, avec la collaboration du parc naturel du Lubéron, la municipalité poursuit une politique active d'aménagement et de réhabilitation du patrimoine bâti. Elle conduit actuellement sur son territoire, une opération de restauration des murs de soutènement routiers traditionnels en pierres sèches.

FICHE TECHNIQUE (p.137) :

Maîtrise d'ouvrage : commune d'Oppède ; parc naturel du Lubéron, assistant maître d'ouvrage

Maîtrise d'oeuvre : DDE de Cavaillon (Michel Delepière, architecte-paysagiste)

Eléments quantitatifs : 15 000 mètres carrés de terrain, 200 places de stationnement

Coût des travaux : 2,16 millions de francs

Financement : commune (1,5 million de francs), Etat (352 000 francs), département (300 000 francs)

PHOTO : En contrebas des terrasses, 200 places de stationnement ont été créées. intégrées au site, elles sont invisibles de l'extérieur.

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