Déjà étendue entre Gerland (Lyon 7e ) et Oullins en 2013, la ligne B du métro qui traverse l'ancienne capitale des Gaules connaît une nouvelle prolongation, toujours vers le sud. Sur un parcours de 2,4 km, deux gares et un pôle d'échanges multimodal viendront compléter le tracé. Les travaux de génie civil ont démarré à l'automne 2018, avec les terrassements des deux gares, avant que ne soit lancé le creusement au tunnelier en décembre 2019. Partie du futur terminus, « Coline » avait déjà parcouru 1,5 km fin janvier 2021 et posé son millième voussoir.
Géologie complexe. Tout au long du parcours, la nature des sols rencontrés promettait de compliquer l'avancement du tunnelier, qui a dû être spécialement aménagé afin de surmonter une série d'obstacles. « Nous évoluons au milieu de terrains géologiques difficiles, explique Michel Roignot, chef du projet métro B au Sytral. La machine traverse plusieurs faciès, dont un qui n'a aucune tenue. Il est comparable à une plage de galets dépourvue de sable et de limon, qui lient habituellement les terrains. Dans d'autres zones, des blocs de granite très abrasifs gênent également la progression du tunnelier, qui doit de surcroît passer sous une nappe phréatique. » Le tracé traverse également une zone urbaine dense. Sur le chantier de la station Oullins Centre, les travaux sont menés à moins de 2 m de certains immeubles. Ici, la dalle de 2 000 m2 est construite sur une emprise de seulement 2 500 m2. « La future gare doit rentrer au chausse-pied », commente Frédéric Buffet, adjoint au chef de projet pour la partie génie civil.
Des parois moulées de 1,20 m d'épaisseur. La décision de mener les opérations en top-down a donc été prise. Adaptée aux sites exigus, cette méthode consiste à réaliser d'abord la dalle de couverture en surface, puis à couler les parois moulées avant de décaisser les terres et de créer, au fur et à mesure, l'enceinte de la gare. Pour limiter les éventuelles déformations des habitations lors du passage du tunnelier, ces parois moulées affichent plus de 1,20 m d'épaisseur. Là non plus, la nature des terrains n'a pas facilité la tâche des opérateurs. « Nous creusions dans des sols indurés, où les alluvions ont été naturellement cimentées par la présence d'argile, ce qui a compliqué le bétonnage », se remémore Frédéric Buffet. Sur le chantier, la préservation des constructions voisines devait aussi être prise en compte. En prévision du passage du tunnelier au printemps 2021, les façades des habitations ont donc été préalablement sécurisées à l'aide de tirants.
Une fois son périple achevé, Coline devrait être évacuée au niveau de la station Gare d'Oullins, le terminus actuel de la ligne B, par le puits Orsel. « Faute d'espace suffisant, nous n'aurons d'autre choix que de le démonter en sous-sol, puis de le lever par tronçons jusqu'à la surface », précise Denis Vialle, directeur technique du groupement d'entreprises en charge des travaux. Cette dernière opération clôturera le génie civil de cette extension dont la mise en service est attendue fin 2023.
