La villa d’origine du début XXe, reconnaissable à sa traditionnelle toiture à deux pentes, a maintes fois été remaniée. La dernière intervention, la plus radicale, crée une enveloppe englobant presque tout le bâti. La greffe domine donc largement le volume existant, mais resserre aussi l’attention sur l’image initiale car elle encadre l’ancienne façade d’une composition abstraite. En élévation, elle décline une multitude de triangles vitrés évitant toute référence aux proportions traditionnelles des châssis des maisons individuelles. Ces facettes en verre s’accompagne de surfaces végétalisées aux contours polygonaux accusant de nombreux plis. Cette continuité de traitement façades-toiture crée un volume habitable en R 2 qui culmine à 11 m. Les points matriciels définissent des lignes brisées qui s’enroulent autour du volume initial et multiplient par quatre l’espace de vie. L’origami est aussi structurel : les parties, réalisées en pan de bois, créent une forme géodésique que les architectes qualifient de « rationalisme intuitif ». La construction est en panneaux Lenotec. Le parement externe des parties opaques est en panneaux contreplaqués lasurés noirs. Dès que l’inclinaison le permet, cette peau sombre cède la place à une couche de sedum. Les surfaces engazonnées réinterprètent les toits de chaume traditionnel. Les vitrages sont sertis dans des cadres en cornière, avec un fin joint silicone.
LIEU : Rotterdam (Pays-Bas).
MAÎTRISE D’OUVRAGE : privée.
MATÉRIAUX : structure en pans de bois, double vitrage non parclosé, végétalisation.