Objectif : participatif !

Habitat -

A Clermont-Ferrand, filières locales et habitants s'impliquent dans un programme de logements.

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Au-dessus des duplex s’étendent les appartements, directement accessibles depuis la rue, en haut du terrain.

A Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), La Semblada est, en Auvergne, le premier exemple d'habitat participatif en autopromotion de cette envergure. En 2011, un groupe de quelques personnes désirent construire et vivre ensemble et auditionnent ainsi plusieurs architectes. Simon Teyssou (agence Atelier du Rouget) emporte leur adhésion. « En alternant les entretiens collectifs et individuels, j'ai mis par écrit leurs diverses aspirations concernant l'orientation, les vues, le rapport au sol ou à l'horizon, l'organisation spatiale du logement et, bien sûr, la relation qu'ils souhaitaient entretenir avec les autres », raconte l'architecte cantalien.

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Après estimation du coût des travaux à partir d'un ratio au mètre carré, le projet connaît une période de latence à cause du départ de deux familles. Le groupe à nouveau complet, le chantier commence en 2017, pour une livraison deux ans plus tard. Regroupés en société civile d'attribution, qui évoluera en copropriété après les ultimes finitions, les habitants ont financé le clos couvert et les parties communes au prorata de la surface de chaque logement. « Chacun est responsable d'une commission en fonction de ses compétences : financière, juridique, suivi des travaux, dépenses énergétiques », explique l'un d'entre eux.

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Patio fédérateur. Réservé par la commune pour ce type d'opération, le terrain de 1 683 m2 est en forte déclivité vers le sud. Il jouit néanmoins d'une splendide vue dégagée et fait partie de l'écoquartier de Trémonteix. Simon Teyssou vient y inscrire une figure fermée avec un patio à mi-pente. « Prolongé par un préau ouvert sur le chemin d'accès, il a été pensé comme un espace extérieur partagé par les habitants, sur lequel donne l'ensemble des communs », détaille l'architecte. Il permet aussi d'organiser des fêtes sans gêner les immeubles voisins.

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Très discret sur la rue, le bâtiment aux façades rectilignes déploie ses trois niveaux de même hauteur face au panorama. En dessous des trois appartements hauts desservis d'un côté par une coursive et de l'autre par une terrasse en galerie, quatre duplex ouvrent sur le jardin. L'aménagement varie d'un logement à l'autre. Les espaces intérieurs partagés - un local à vélos, une buanderie, une grande salle commune avec cuisine, une chambre d'amis et un atelier -occupent 200 m2.

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Gisements locaux. Construire un habitat à faible impact environnemental faisait partie des objectifs du groupe : emploi de matériaux valorisant les ressources locales, respect des principes bioclimatiques, performance thermique de l'enveloppe, récupération des eaux de pluie, installation d'une chaudière à granulés bois et bûches ainsi que de capteurs solaires thermiques. Le béton a été utilisé en structure pour l'adaptation au sol argileux et son inertie thermique. Les murs à ossature bois préfabriqués, livrés avec leur bardage en douglas, ont facilité le chantier et ont limité les nuisances. « En utilisant le bois en provenance de gisements locaux du Puy-de-Dôme et de la Corrèze, le projet assume que le bâtiment soit essentiellement construit avec des bois de plantation dont les forêts ont considérablement modifié l'agriculture, l'identité des paysages et la biodiversité du territoire, explique encore Simon Teyssou. Il s'agit de considérer ces plantations comme une opportunité pour construire autrement et contribuer - modestement - au développement de la filière bois locale. »

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