Numérique : une caméra intelligente pour limiter la fraude au covoiturage

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Le bureau de douane de Thônex-Vallard (Haute-Savoie) sur l'A411 constitue l'un des deux accès vers la Suisse par l'Autoroute blanche (A40) : 5 000 automobiles y circulent entre 6 h et 9 h le matin, correspondant au flux des travailleurs frontaliers. Pour réduire ce trafic, le concessionnaire ATMB y a ouvert en 2018 la première voie de covoiturage transfrontalière sur autoroute en France. Gain de temps, diminution des embouteillages… Si ses atouts ont convaincu de nouveaux automobilistes de se regrouper, la voie est aussi prise d'assaut par des conducteurs seuls à bord.

Pour lutter contre une fraude en hausse - près de neuf véhicules sur dix l'ayant empruntée en 2024 n'avaient pas de passager, contre deux sur dix en 2018 -, les équipes d'ATMB ont développé un système de caméra-barrière qui s'ouvre quand il distingue au moins deux silhouettes dans le véhicule. A l'inverse, si le conducteur est seul, la barrière reste fermée, ce qui l'oblige à se réorienter vers le passage classique avec file d'attente. Un dispositif pédagogique qui ne s'accompagne d'aucune sanction. Seule la présence d'un gendarme pour constater l'infraction peut conduire à une amende de 135 euros.

Réseau de neurones embarqués. Concrètement, lorsqu'elle détecte un véhicule, la caméra prend neuf prises de vues successives. Un module de vision par ordinateur utilise alors un réseau de neurones embarqués pour déterminer le nombre de passagers et déclencher ou non l'ouverture de la barrière.

Toutes les photos sont anonymisées pour éviter l'identification des passagers. ATMB estime ce système plus fiable que d'autres déjà sur le marché et surtout particulièrement adapté à l'important volume de passages, facilitant un fonctionnement entièrement automatique.

Ce système a été mis au point par la société suisso-canadienne Invision AI, avec Ineo Infracom (Equans France), chargé de sa préparation en atelier, de son installation et de la connexion des différents équipements. Ineo Infracom est aussi mandataire du groupement d'entreprises qui assurera la maintenance du dispositif jusqu'en 2027.

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