Numérique : Alès veut optimiser ses consommations d'eau

Les équipes de la ville et de son agglomération commenceront bientôt à instrumenter les 400 compteurs qui alimentent les 1 500 bâtiments de la collectivité gardoise.

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Lancée par l'agglomération d'Alès, la solution digitale Advizeo permet de gérer à distance les consommations d'eau.

L'agglomération d'Alès représente 140 000 habitants répartis sur 72 communes au nord du Gard, où les problèmes d'eau sont récurrents - en 2024, 66 communes du département ont été placées en état de catastrophe naturelle pour cause de sécheresse. C'est dans ce contexte que la collectivité a lancé, il y a deux ans, une solution digitale qui participe à la réorganisation du service de l'énergie, dont l'eau fait partie intégrante. « Nous nous préparons à déployer Advizeo pour gérer l'eau comme nous contrôlons déjà l'électricité, le gaz et le chauffage urbain », explique Julien Hillaire, responsable du service pour la ville et son agglomération.

Dans les faits, le travail commence par des missions très fastidieuses, puisqu'il est d'abord nécessaire de repérer et de référencer les 400 compteurs d'eau qui alimentent les 1 500 bâtiments de l'agglomération. « Certains sont équipés d'antennes LoRa pour envoyer automatiquement les informations de consommations, d'autres de sondes radio propriétaires auxquelles nous ne pouvons donc pas nous connecter facilement… », poursuit le responsable. Une équipe a pour tâche de répertorier les compteurs et d'identifier les spécificités techniques de chaque appareil afin d'y ajouter ensuite le capteur de débit adapté. Un travail indispensable qui va permettre de repérer plus rapidement les fuites. Une fois les équipements référencés dans les fiches des bâtiments, Julien Hillaire espère pouvoir disposer d'informations plus précises sur les consommations grâce à plusieurs relevés de données par jour, contre des moyennes sur plusieurs mois dans certains cas.

Détecter plus rapidement les fuites. « Actuellement, nous savons que l'eau représente 20 % des consommations de la ville et 15 % de celles de l'agglomération, mais nous manquons d'indicateurs à partir desquels nous pourrions nous situer par rapport à d'autres municipalités. Sommes-nous plus ou moins performants ? C'est ce que ces données nous permettront d'évaluer », indique le responsable. Son expérience personnelle l'incite tout de même à penser que les équipements fonctionnent de façon optimale et que la ville est ainsi « plutôt bien lotie » sur le sujet.

Pour preuve, en janvier dernier, Marc Dlubacz, économe de flux, a détecté une fuite d'eau dans une école qui accueille 300 élèves. « Je me suis appuyé sur la moyenne des consommations de l'année précédente pour constater que ces dernières avaient augmenté de façon significative et soudaine. Sept mois ont ensuite été nécessaires pour trouver son emplacement, une canalisation enterrée inaccessible, puis la réparer en faisant intervenir des engins de terrassement », résume-t-il.

« Pendant cette période, l'eau continuait à s'écouler dans le sol, ce qui a coûté 14 000 euros, reprend Julien Hillaire. Mais cette réparation nous a finalement évité une dépense de 25 000 euros. » L'enjeu, désormais, est de pouvoir détecter plus rapidement les fuites, de réaliser des économies d'eau et de les mesurer grâce aux données transmises par les capteurs. Six premiers appareils sont déjà installés : il est prévu de connecter les autres d'ici la fin de l'année pour disposer de mesures à partir de 2025.

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