Le 17 mars, le groupe basque Etchart avait fermé tous ses chantiers. Après la reprise d'une grande partie d'entre eux dès la mi-avril, tous ont été réactivés depuis le 11 mai, en fonction des possibilités d'approvisionnement des matériaux et des réouvertures des usines. A la veille du déconfinement, le groupe recensait déjà 85 % de ses opérations de construction actives et 90 % pour la partie TP. Pour remettre en place l'activité dans le respect des mesures de protection, un site test a été choisi. « Classé Seveso et situé à Tartas (Landes), nous y réalisons des fondations, dallages et élévations d'un bâtiment industriel. Ce chantier s'y prêtait, car des mesures particulières y étaient déjà imposées », explique Gilles Segura, coordinateur hygiène, santé et environnement (HSE) du groupe.
Formation. Les salariés ont été équipés d'un kit contenant un masque FFP2, du gel hydroalcoolique ainsi que des pulvérisateurs délivrant une solution chlorée pour désinfecter le matériel. Des modules de formation ont été organisés avec la présentation des mesures prises : marquages au sol dans les vestiaires, toilettes supplémentaires, retrait des micro-ondes, réfrigérateurs et cafetières, création de points « propres » pour se laver les mains, référents Covid-19, prise de température à l'arrivée… Rapidement, des difficultés se sont fait sentir : le port du masque huit heures par jour était inconfortable. Des masques en tissus, plus supportables, ont été distribués. La distanciation sociale est parfois impossible à respecter. « Les salariés ont dû adapter leur manière de travailler, il y a une vraie prise de conscience », reprend Gilles Segura. Le retrait du matériel dans les salles de pause a posé problème. « Nous l'avons finalement remis en place en prévoyant une intervention renforcée des sociétés de nettoyage et/ou en demandant aux salariés d'y procéder eux-mêmes avant et après l'usage des appareils », précise Gilles Segura.
Certains chantiers n'ont en revanche pas pu recommencer, comme une opération de rénovation dans une résidence ICF Habitat, à Floirac en Gironde, pour laquelle les salariés d'Etchart doivent aller dans les logements occupés. Cette difficulté est à ce jour jugée insurmontable par le coordinateur HSE. Une solution est en cours de réflexion avec le client.