Pourquoi Nexity, leader de la promotion immobilière, de la construction neuve donc, a lancé une étude sur la rénovation énergétique des logements ?
Nexity a une activité de services aux clients particuliers qui se compose de plus de 200 agences et plus de 3500 collaborateurs sur quatre activités : syndic de copropriété, la gestion, la location et la transaction. Nous avons signé deux « green deal ». Le dernier date de 2022 et nous engage sur des objectifs ambitieux en matière de rénovation énergétique. Il porte sur la formation de nos collaborateurs mais aussi sur la rénovation de plus de 10 000 logements d’ici 2025 et la réalisation de plus de 5000 audits énergétiques. A ce jour, nous avons contribué à lancer la rénovation de plus de 7000 logements, situés dans plus de 80 copropriétés et nous étudions 520 autres copropriétés. Concernant le lancement d’audits énergétiques, nous avons mené une campagne d’appels à l’attention des propriétaires bailleurs, en commençant par ceux détenant un logement « G+ », puis les « G » et les « F », soit environ 17 000 logements.
Quels sont les résultats sur les audits énergétiques ?
Quelques 500 audits énergétiques ont d’ores et déjà été réalisés avec l’aide de partenaires ingénieurs thermiciens. L’audit propose un plan de rénovation énergétique pour sortir le logement de l’état de passoires énergétiques et viser les étiquettes A, B, C ou D. Si le particulier s’engage dans les travaux en suivant ce plan, nous nous engageons également de notre côté. Si le DPE réalisé à la livraison du chantier ne permet pas d’atteindre l’étiquette visée, nous prenons en charge les travaux complémentaires qui le permettront.
Comment réagissent les propriétaires ?
Un tiers se lancent dans les travaux. Un autre tiers préfère attendre la sortie de leur locataire pour les mener. Et le reste se dirige plutôt vers une cession. Dans ce cas, nous pouvons nous occuper de la vente et offrir un service de conseil patrimonial afin d’aider ces propriétaires bailleurs, souvent des retraités à la recherche d’un complément de pension, à réinvestir dans un logement doté d’une étiquette plus favorable.
Puisque le frein financier est important (pour 52% des sondés selon le sondage), votre entreprise utilise-t-elle sa force de frappe pour proposer des prix réduits aux clients ?
L’effet taille nous offre effectivement un avantage majeur. Nous travaillons main dans la main avec la direction de la construction. Ainsi, nous disposons d’accords-cadres sur les pompes-à-chaleur, les huisseries…
Une loi dédiée au tiers-financement pour la rénovation des bâtiments publics a été publiée au Journal Officiel. Est-il envisageable qu’un jour, des opérateurs comme Nexity se lancent dans le tiers-financement auprès des particuliers ?
Il y a deux sujets. Lorsque l’on se lance dans la rénovation globale de son logement, un ménage peut bénéficier de subventions, souvent versées à la fin des travaux. Or, entre le moment où une famille décide de réaliser des travaux et leur livraison, il se passe trois ans. Nous demandons donc aux banques, qui ne se sont pas vraiment positionnées sur le crédit à la rénovation énergétique (Olivier Klein a convoqué les représentants des établissements bancaires en janvier dernier, NDLR), de créer un prêt-relais portant uniquement sur les subventions afin que le reste à charge ne soit pas « brouillé ». Autrement dit : le reste à charge ne porte que sur ce que le ménage doit effectivement payé, sans prendre en compte la trésorerie nécessaire pour avancer les aides publiques. Sur le tiers-financement, le sujet est en réflexion à la manière dont le tiers-financement dédié aux particuliers pour financer les travaux de rénovation énergétique pourrait être autorisé. Pour faire bouger les lignes, il va falloir être un peu disruptif…