Vous coprésidez la 2ème édition du Grand prix Essec de la ville solidaire et de l’immobilier responsable. Quelle est la genèse de ce projet ?
Ce prix, remis pour la première fois en juin dernier, est né d’une rencontre avec Pierre Mansat, ancien adjoint au maire de Paris et délégué général du laboratoire d'idées la Ville en commun, spécialisé sur les politiques publiques locales. Entre Pierre, qui travaille sur la ville citoyenne, et moi-même, qui enseigne l’économie et la finance de l’immobilier à l’Essec, nous nous sommes dit qu’il existait peut-être un moyen de faire converger ces deux mondes aux antipodes l’un de l’autre. C’est de cette volonté de créer un modèle économique inclusif, dont le seul but ne soit pas de créer de la valeur à tout prix, qu’est née l’idée de cette récompense.
Quels types de projets attendez-vous ?
Nous étudions tous les projets détaillés ou structurés, qu’ils émanent de bailleurs sociaux, de collectifs de particuliers, d’entreprises privées… Le champ des possibles est très large. Cette année, nous avons ouvert le prix de la ville hospitalière aux pays francophones. L’Afrique, qui est un des derniers continents à s’urbaniser et où se posent des questions de développement durable, est également à l’honneur au travers du prix de la ville africaine solidaire et durable.
Quels sont les objectifs du prix ?
Notre objectif est de faire prendre conscience aux décideurs immobiliers que l’on peut construire autrement, penser d’autres modèles économiques, aller au-delà du modèle classique du logement. Patrick Doutreligne, co-président du jury 2020 et président de l’Union nationale interfédérale des œuvres et organismes privés non lucratifs sanitaires et sociaux (Uniopss), Philippe Pelletier, membre du jury et président du Plan Bâtiment Durable ainsi que Bernard Devert, président-fondateur d’Habitat et Humanisme, présenteront ces alternatives dans le cadre d’une conférence au Mipim (salon international de l’immobilier), à Cannes, en mars prochain. Par ailleurs, nous réfléchissons à la publication d’un ouvrage qui répertorierait tous les dossiers de candidature reçus. Cela permettrait de diffuser ces bonnes pratiques.