Comment qualifieriez-vous ce partenariat avec WWF ?
Il faut réaliser que ce qui a été fait jusqu’à présent est sans commune mesure avec ce que nous allons faire. Cela va supposer de faire les choses d’une manière radicalement différente, que ce soit pour le développement des produits (réflexion sur la place de l’aluminium, du verre, du bois), pour les critères de sélection des fournisseurs (nous utiliserons un nouveau cahier des charges) mais aussi pour le fonctionnement de nos équipes, ce que j’appelle les fondamentaux - la diversité, la gestion du handicap, le zéro gaspillage, le zéro déchet... Enfin, il nous faudra travailler différemment avec les prestataires.
Ce projet n’a pas été imaginé du jour au lendemain. Pendant deux ans une centaine de personnes ont travaillé sur tout ce qui entre en compte dans la lutte contre le réchauffement climatique. S’il n’y a pas encore de transcription filiale par filiale programmée, on sait que nous sommes au démarrage d’une nouvelle aventure.
Pourquoi un tel partenariat et quel message le groupe tient-il à faire passer?
Je pense qu’il y a 3 raisons à ce partenariat.
Tout d’abord, Velux a une structure capitalistique particulière qui s’appuie sur des fondations. Et l’engagement environnemental fait partie des missions de ces fondations. Ensuite, il y a la conviction du "top management" du groupe, de l’urgence de passer à l’action sur les questions climatique et environnementale. Enfin, en termes de « business », si cette initiative peut avoir un impact, il ne sera pas à court-terme. C’est plus une question d’image et de responsabilité pour Velux. Les consommateurs attendent qu’on soit irréprochable. C’est donc une volonté de donner l’exemple plutôt qu’un argument commercial.
Pourquoi communiquez-vous dès maintenant ?
Vers l’extérieur, pour marquer l’engagement. Dire haut et fort ce que l’on veut faire c’est prendre des responsabilités et accepter d’être jugé sur les résultats.
En interne, cela permet d’engager toutes nos entités et salariés dans une démarche dans laquelle nous pensons qu’ils vont se reconnaître. C’est leur dire : « voilà le projet du groupe, il va coûter 150 M€ nous en verrons les résultats dans 20 ans mais, si les grosses actions sont construites au niveau mondial, au quotidien vous aurez une part à jouer".
Concrètement, est-ce qu’il y a déjà des « postes d’économies » de CO2 identifiés ?
Je pense que, très vite, nous allons essayer de basculer à l’électrique 100% de nos véhicules de fonction. D’autre part, nous avons un objectif de réduction de 50% de nos émissions sur le "scope 3", c’est-à-dire les émissions indirectes produites au sein de la chaîne de valeur, comme la génération et le transport de déchets. Le recyclage et l’économie circulaire auront un rôle fondamental.
Sur un plan plus personnel, vous avez pris la direction de Velux France début mars. Une entrée en matière particulière...
J’ai eu 15 jours normaux puis nous avons été confinés. Je m’attendais à gérer les volets commerciaux et industriels et j’ai eu à gérer une situation d’exception. Mais cela s’est bien passé vu le contexte. Velux a toujours eu un coup d’avance sur les annonces gouvernementales, que ce soit sur le passage au télétravail, la compensation des salaires avec le chômage partiel et même l’approvisionnement en masques. Aujourd’hui l’activité a repris à 100%. Et nous fonctionnons quasi-normalement. Le télétravail se poursuit et pour les collaborateurs au siège, nous essayons de « caper » les effectifs » pour pouvoir gérer les règles sanitaires.
