Nanterre : une première tour Nuages change de peau

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Cet assemblage témoin a été posé le 18 mars sur la tour pilote.

Soutenue par l'Anru, l'opération de réhabilitation thermique des 18 tours Nuages, construites à Nanterre (Hauts-de-Seine) dans les années 1970 par Emile Aillaud, démarrera par le chantier de la tour pilote dont la livraison est prévue au second semestre 2024. Le 18 mars dernier, la pose d'un assemblage témoin d'isolation par l'extérieur a révélé l'habit métallique imaginé par RVA, avec les bureaux d'études Franck Boutté Consultants, Terrell et Bérim. L'agence est chargée de la maîtrise d'œuvre opérationnelle de 11 tours appartenant aux bailleurs sociaux Nanterre Coop Habitat et Hauts-de-Seine Habitat, dont les travaux pourront être effectués en site occupé.

« L'impact de la guerre en Ukraine sur le marché du métal a été très important, il a fallu réajuster les coûts de financement », explique Dominique Renaud de RVA. Au final, le coût d'opération annoncé est de 72 000 euros HT par logement.

Missionnée pour la tour pilote, l'entreprise alésienne Citynox réalise les panneaux préfabriqués d'une hauteur d'étage comprenant l'isolation en laine de roche et les nouvelles fenêtres. Une procédure d'Atex est en cours auprès du CSTB. La pose sera exécutée par la société Lucas Reha en suivant une méthode initiée par Citynox. Les éléments seront montés sur la toiture, puis glisseront le long des façades en étant guidés, à partir de pattes de fixation, pour s'emboîter les uns dans les autres. Les artistes Pierre di Sciullo et Amélie Lebleu ont travaillé sur des méga pixels dont le calepinage fera alterner 30 % de panneaux en inox bleu, bronze, champagne ou cuivre, couleurs obtenues par oxydation, et 70 % en inox naturel satiné ou brossé. « Plus on montera vers le ciel, plus l'inox naturel dominera », détaille l'architecte.

Mosaïques. Sur les sept tours restantes, une sera détruite et les six autres, vidées de leurs habitants, sont cédées à Altarea Cogedim. Quatre sont confiées à l'atelier Monchecourt pour le compte d'Histoire et Patrimoine, filiale d'Altarea. Parmi elles, la tour 17, de 100 m de haut, sera restaurée à l'identique, selon le projet initial d'Emile Aillaud et Fabio Rieti, tandis que les trois autres seront dotées de façades neuves en mosaïques, avec une intervention de Pierre di Sciullo et Amélie Lebleu. Les deux dernières tours seront réhabilitées par Altarea dans le cadre du changement d'usage, sous la conduite d'AIA Life Designers, avec un graphisme des bardages également mis au point par le duo de plasticiens. « Il faut que l'on puisse lire l'unité malgré les traitements différents », estime Dominique Renaud.

« En comptant la démolition d'une tour, cela fait donc cinq traitements pour un seul ensemble labellisé architecture contemporaine remarquable ! Cela prouve l'absence de considération pour le patrimoine du XXe siècle. Une opération tiroirs s'imposait afin que toutes les façades en mosaïques soient restaurées », tempête Bernard Toulier, conservateur général honoraire du patrimoine, membre des associations Sites et Monuments et Docomomo France. De son côté, Nanterre Coop Habitat défend un projet où « il a fallu concilier réalité sociale et exigence architecturale dans un contexte de transition écologique. » Le bailleur estime que reloger 1 600 familles aurait allongé les délais et multiplié les coûts.

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