Quelles contributions la compagnie TotalEnergies apporte-t-elle à l’électrification des mobilités en France ?
Cette contribution s’intègre dans une approche multi-énergies et de décarbonation des énergies. Le bio-GNV et l’hydrogène y trouvent aussi leur place, y compris avec les biocarburants et les carburants de synthèse. Dans l’électrique, TotalEnergies couvre toute la chaîne, y compris comme producteur et vendeur d’énergie renouvelable avec le solaire, l’éolienne et l’hydraulique.
La compagnie exploite 7 GW à fin 2021. Ce sera 35GW en 2025 et 100GW en 2030, soit l’équivalent de 100 réacteurs nucléaires. Ces capacités bénéficient à l’électromobilité que TotalEnergies couvre, là encore, dans toutes ses dimensions : comme opérateur, fabricant et superviseur de bornes de recharge, mais aussi comme fournisseur de services de mobilité via la carte Fleet devenue multiénergies.
Où en êtes-vous, dans le déploiement des bornes ?
Une équipe commerciale de plus de 200 personnes propose une offre d’accompagnement complète aux entreprises, qu’il s’agisse de grands groupes, de PME ou d’artisans. D’une à plusieurs bornes, pouvant intégrer la supervision, le Smartcharging (ndlr : partage des données des véhicules, des bornes et des opérateurs), et jusqu’à la réservation de véhicules dans les flottes en autopartage.
A cela s’ajoute le réseau des stations TotalEnergies équipées de bornes haute puissance sur les autoroutes : fin 2023, 100 % de ces stations disposeront de 8 à 10 bornes de 175 kw, ce qui correspond à une moyenne de 6 mn de charge pour récupérer 100 km, ou moins d’une demi-heure pour une recharge complète. Les plus grosses stations disposeront de 16 bornes EV.
Pour la seule année 2022, l’investissement en recharge rapide et haute puissance sur notre réseau se monte à 200 millions d’euros. Au maillage de ces 200 stations, s’ajouteront des hubs de recharge, au sein et en périphérie des grandes métropoles. Inauguré le 28 mai 2021, le relais de La Défense a été converti en 100 % électrique. C’est un premier exemple. Nous planifions une dizaine de Hubs de recharge en Ile-de-France dans les mois qui viennent.
A suivre, Lille, Nantes, Bordeaux, Toulouse…en cohérence avec la réglementation sur les zones de faible émission. 100 % de l’électricité distribuée en recharge proviendra de sources renouvelables issues de nos propres installations.
Quel rôle jouent les marchés publics dans cette montée en puissance ?
Appels à manifestation d’intérêt, appels à projet ou appels d’offres marché public : le champ des possibles est large pour les autorités et les collectivités. Avec toutefois dans certains cas particuliers des approches qui peuvent être simplifiées, comme sur les autoroutes, quand nous sommes en sous-concession avec des échéances longues, l’électrification peut passer par des avenants aux contrats.
Sinon, nous nous portons directement candidat à des projets inscrits au plan de relance et fixés par le concessionnaire, face à une concurrence d’où émergent des acteurs nouveaux : pure players, électriciens ou énergéticiens engagés dans la diversification. Dans ce nouveau contexte, l’industrie et les transports ne se font plus face : ils travaillent de concert à la fiabilité et à l’accessibilité des solutions décarbonées.
Mesurez-vous un cap décisif en cours de franchissement ?
Une très forte accélération a marqué l’année 2021, pour toute la filière transport et en bonne intelligence avec les grands groupes de TP, sensibilisés par leurs donneurs d’ordre publics, y compris pour les émissions de leurs engins de chantier. Nous arrivons à l’échelle industrielle, avec des chantiers auxquels participent autant les grands groupes que des PME d’électricité ou des bureaux d’études locaux.
Dans les territoires, cette phase de massification passe par des partenariats plus étroits avec le monde du bâtiment, maillon faible de cette mutation. Il revient aux aménageurs, urbanistes et architectes de mieux anticiper l’enjeu de la recharge, qui pourra représenter jusqu’à 40 % de la consommation électrique des logements.
Pour nous, cette phase actualise le défi d’une approche multi-énergies. En complément de l’électrique, l’hydrogène présente l’avantage potentiel d’une production locale décentralisée, tout comme le BioGNV, et les biocarburants qui peuvent être compatibles avec les technologies et les parcs de véhicules ou engins existants. La transition est clairement engagée..