Plusieurs milliers de personnes, parmi lesquelles plusieurs universitaires européens et américains, se sont mobilisées pour s'opposer à la destruction d'un bâtiment Art déco dans le centre d'Athènes, en marge de la construction du nouveau musée de l'Acropole.
La direction du nouveau musée, qui doit ouvrir ses portes d'ici la fin de l'année 2008 au pied du célèbre rocher, juge que ce bâtiment, ainsi qu'un autre immeuble appartenant au compositeur grec Vangelis, gêne la vue depuis le restaurant du musée.
Le projet de destruction a été approuvé par le Conseil supérieur de l'archéologie en juillet dernier et appuyé un mois plus tard par le ministre de Culture.
Mais les habitants du quartier, soutenus par une pétition internationale ayant reçu plus de 8.000 signatures, ont déposé un recours devant le Conseil d'Etat et attendent une décision du ministère de l'Environnement et des travaux publics, qui a également voix au chapitre.
Ils ont reçu notamment le soutien du Français François Loyer, directeur de recherche au CNRS et grand spécialiste de l'architecture grecque moderne.
La destruction de ces deux immeubles "constituerait une erreur difficilement concevable au plan patrimonial comme au plan architectural et urbain", affirme ce dernier dans un courrier adressé au ministre grec de la Culture Michalis Liapis, dont l'AFP s'est procuré lundi une copie.
L'immeuble Art déco, bâti en 1930 par l'architecte Vassilis Kouremenos, formé aux Beaux-Arts de Paris, "serait une faute", ajoute-t-il. "La Grèce ne peut oublier son histoire, ni Athènes son site", écrit-il encore.
De passage il y a dix jours dans la capitale grecque, l'ancien ministre français de la Culture Jack Lang s'est également entretenu de l'affaire auprès du Premier ministre grec Costas Caramanlis.
AFP