La Fédération des Ascenseurs, le syndicat professionnel des ascensoristes qui représente 90% du secteur et regroupe plus de 100 entreprises, est inquiète. En effet, depuis le 2ème semestre 2008, la profession enregistre "un net ralentissement des démarches de propriétaires par rapport aux travaux à engager" dans le cadre de la loi de mise en sécurité des ascenseurs existants du 2 juillet 2003. "Par rapport au 1er semestre 2008, les professionnels constatent une baisse d'environ - 25% des commandes liés aux travaux de mise en sécurité", note la FA dans un communiqué.
Or, rappelle la fédération dans un communiqué publié le 7 septembre, ces travaux sont "prévus en 3 étapes" : décembre 2010 - juillet 2013 - juillet 2021. Il reste donc un tout petit peu plus d'un an pour réaliser la première tranche des travaux. Et seulement un peu plus de quatre pour achever les 2 premières tranches.
Confusion et informations erronées
Des délais rapprochés que dénonce l'association des responsables de copropriété. L'ARC déplore ainsi dans un communiqué que le ministère du Logement "n'ait pas encore reporté la deuxième échéance de ce plan au-delà de la date butoir de juillet 2013 alors qu'il a déjà repoussé de fin 2008 à fin 2010 la première phase obligatoire des travaux de modernisation et la fin de ce plan de 2018 à 2021". "En maintenant (ce) délai, le ministère donne des arguments aux ascensoristes et aux syndics pour inciter les copropriétés a réaliser en même temps les travaux des deux tranches" (de 2010 et 2013), affirme l'ARC pour qui cela "va inévitablement provoquer un formidable embouteillage supplémentaire de travaux".
Au moins les copropriétaires et les ascensoristes sont-ils d'accord sur ce point. La Fédération des Ascenseurs elle aussi blâme les retards et "la confusion créée par la diffusion d'informations erronées sur le déroulement de la loi", a tel point, qu'à ce jour, "seul 1/3 des appareils concernés par la 1ère tranche des travaux (soit prés de 100 000 ascenseurs) ne sont pas encore engagés dans le processus", note-t-elle. S'estimant "prête (moyens humains à l'appui) à mener les travaux dans les délais", la Fédération des ascenseurs, invite les propriétaires à ne pas tarder pour ne pas créer une "situation d'engorgement connue au début de la mise en oeuvre de la loi".
La mise en application de ce plan, décidé en 2003 après plusieurs accidents sur les 450.000 appareils accessibles aux personnes et incluant 17 mesures de sécurité, a en effet tardé en raison du retard de publication des décrets d'application et de la lenteur des assemblées générales de copropriétaires à voter ces travaux obligatoires.
"J'ai demandé un bilan sur la première phase fin 2010, et selon les résultats de ce bilan, je déciderai ou non de modifier le calendrier", s'est contenté de commenter le secrétaire d'Etat au Logement, Benoist Apparu.