Les faits sont clairs. « Au cours de ces dernières années, aucune réelle amélioration n’a été faite. En 2015, les chutes de hauteur représentaient 30% des décès et 17% des accidents de travail dans le bâtiment. » C’est ce qu’a révélé l’adjoint du directeur d’agence Île-de-France de l’OPPBTP, Christophe Grün, lors du 28e salon d’Expoprotection, qui s’est tenu du 6 au 8 novembre dernier à Paris.
Selon la base de données Epicéa de l’INRS (Institut national de recherche et de sécurité), ces chutes sont dues non seulement à l’absence de protections collectives et individuelles, mais aussi, au dysfonctionnement ou à l'utilisation incorrecte du matériel.
Organiser son chantier
Avant de mettre en place des dispositifs de prévention contre les chutes en hauteur, il est nécessaire de connaître la nature des accidents. « Lorsque nous parlons de chutes de hauteur dans le BTP, nous faisons référence à trois types de chutes : celles qui se produisent en position élevée, celles qui se déroulent à proximité d’une dénivellation, et celles qui sont dues à un équipement qui surélève un ouvrier », précise Christophe Grün. Une fois l’origine définie, il faudra chercher à prévenir les risques en réfléchissant à l’organisation du chantier. L’OPPBTP a d’ailleurs mis en place un site pour évaluer son chantier.
Deux types de protections collectives peuvent alors être appliqués : les protections collectives définies et celles qui sont temporaires. Prévues avant le début des travaux, les protections collectives définies permettent à l’opérateur d’intervenir en toute sécurité. Si, elles ne sont pas prévues, il faudra alors installer des protections collectives temporaires.
Comment s’équiper ?
Dans l’ouvrage, les protections collectives temporaires sont souvent des protections de trémies, de baies, de cages d’escalier, d'ascenseur ou encore de pose de filets de recueil et de bas de pente. Tout dépend du poste de travail occupé et des besoins du chantier. Par exemple, en cas de création d’accès ou de plans de travail, il faudra s’équiper d’échafaudages modulables. Si l’opérateur est amené à effectuer des déplacements ponctuels et répétitifs, il conviendra alors de mobiliser des nacelles. S’il effectue des tâches à faible hauteur, il est préférable de mettre à sa disposition une plateforme individuelle roulante légère (Pirl). Pour les protections individuelles, il est recommandé d’utiliser un système d'arrêt de chute. Composé d’un point d’ancrage, d’un système de liaison et d’un harnais, ce dispositif individuel limite les conséquences de la chute.
Sans formation, pas de sécurité !
Mal utilisés, les dispositifs de protection comme le système d’arrêt d’urgence peuvent causer de graves lésions à l’opérateur. C’est pour cette raison qu’il est nécessaire de se former. L’OPPBTP offre un suivi adapté aux moyens de chaque entreprise. Des réunions d'information collectives ciblent tout particulièrement les structures de moins de 20 salariés.
Auteur : Sabrina Alves