Un deux-en-un fort utile. Derrière les locaux de l'association Quanta, qui comprennent un théâtre et un estaminet, à proximité du lac du Héron, à Villeneuve-d'Ascq (Nord), a pris place un chantier original. Il combine en effet la création d'une unité d'assainissement des eaux du restaurant couplé à la création en surface de quelques places de parking. Déjà installé en Belgique voisine, le dispositif est le premier à arriver en France.
C'est le bureau de conseil RSE Ouvert, assistant à maîtrise d'ouvrage du projet, qui a déniché cette technique, baptisée « phyto-parking » et promettant de traiter les eaux usées de 100 équivalents habitant sur 85 m2 grâce à une cavité remplie de porphyre, un support de micro-organismes. Le travail de purification de ces derniers sera boosté par un dispositif d'aération qui s'adapte en permanence à la quantité d'eau usée à traiter.
Comme des filtres plantés de roseaux. « L'eau arrive par le haut et met environ deux jours à traverser le dispositif de purification - inspiré des filtres plantés de roseaux - développé par l'entreprise belge Rietland, avant rejet dans le lac tout proche. Au-dessus de cet équipement, nous posons des dalles de parking engazonnées en plastique recyclé », explique Julie Bertout, responsable technique de O2D Environnement. Cette entreprise basée sur la métropole lilloise, spécialiste des voiries perméables, s'est associée avec Rietland pour développer ce procédé en France. En amont du phytoparking ont été placés un bac dégraisseur et trois fosses septiques de 20 000 litres qui devront être vidangées périodiquement. Le parking planté et sa solution de dépollution sont revenus à 90 000 euros.
« Nous créons deux extensions qui agrandiront le restaurant et le théâtre de quelque 40 % (1,5 M€ environ de travaux). Il nous fallait augmenter notre capacité de traitement des eaux usées et nous voulions pour cela un dispositif écologique en accord avec l'ensemble de notre extension réalisée en bois-paille, aussi bien pour les murs que la toiture », résume Damien Capon, le directeur de l'association, maître d'ouvrage du projet, qui accueille dans ses locaux des personnes en situation de handicap et en réinsertion.