Métropole lilloise : la bibliothèque universitaire mue en Agora

Agora, c’est le nouveau nom, dévoilé ce 7 novembre, de la bibliothèque universitaire en cours de métamorphose sur le campus de Pont de Bois à Villeneuve-d’Ascq dans le Nord. Le gros œuvre se terminera fin janvier 2025.

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Chantier de la BU SUS de Villeneuve-d'Ascq (Nord)
La dalle béton a été découpée au centre afin de créer une verrière placée deux niveaux au-dessus. Dessous sera placé un grand atrium.

Après une période d’un an de désamiantage et de curage (terminée mi-2023), le équipe menée par Rabot Dutilleul Construction(1) ont pu rentrer dans le vif du sujet pour transformer l’ancienne BU SHS, sur le campus de Pont de Bois à Villeneuve-d’Ascq (Nord), en «Agora», un bâtiment de 17 000 m² SP moderne, lumineux et accueillant.

Pour cela, il a fallu véritablement trancher dans le squelette de béton de la bibliothèque pour ouvrir la façade, créer une ouverture carrée en plein cœur et opérer des découpes partout dans les murs.

Le point le plus complexe a été d’ouvrir sur un côté la structure en poteau-poutre-plancher conçu par Pierre Vago dans les années 1970. Le projet des architectes de Carta-Reichen et Robert Associés ouvre en effet la façade existante donnant sur les espaces verts afin de la remplacer par un mur rideau donnant une vue sur des espaces paysagers. Pour pouvoir réaliser cette découpe, il a fallu, aux équipes de Rabot Dutilleul Construction, reconstruire une structure porteuse en poteau-poutre, qui sera complétée par une ossature bois pour accueillir le mur rideau.

Le projet en animation : 

Que la lumière rentre

L’autre élément qui modifie complètement la physionomie du bâtiment, c’est la découpe d’un immense carré de béton au centre. Cette extraction permet de remonter le plafond de deux étages et de créer une immense verrière qui coiffera un atrium doté d’un escalier monumental. La pose de son ossature en bois est prévue en janvier.

Les murs ne sont pas épargnés avec des percements permettant d’agrandir aussi les ouvertures existantes afin d’y installer des fenêtres panoramiques. La pose des menuiserie extérieures va débuter rapidement. D’autres saignées dans le bloc initial ont été également réalisées sur toute la hauteur afin d’y insérer des cages d’ascenseurs pour les étudiants.

« Les bétons extraits ont été broyés et réutilisés pour refaire du béton. Quelque 83 % de la matière ont été recyclés au total », souligne-t-on chez Rabot Dutilleul. « Le choix de garder l’existant plutôt que de démolir et de reconstruire a permis de réduire de 50 % les émissions de gaz à effet de serre. Nous allons aussi utiliser des matériaux recyclés, comme une moquette fabriquée à partir de filets de pêche », ajoute François Dutilleul, le président de l’entreprise. La façade sera aussi réalisée à partir de matériaux recyclés. Le Myral utilisé sera en effet composé de panneaux en aluminium en grande partie recyclé et d’un isolant en polyuréthane.

En plus de rendre la BU plus agréable, les travaux visent à réduire de 60 % ses consommations d’énergie par rapport à 2017. Ainsi, 2 700 m2 de panneaux photovoltaïques seront installés pour alimenter l’équipement qui sera doté d’une salle d’expositions de plus de 200 m2, d’un espace « quartier libre » de 220 m2, d’une cafétéria de 100 places assises et d’un guichet d’accueil dont pourront profiter les étudiants en septembre 2026, date prévue pour la réouverture de l’Agora.

Deux collectifs de graffeurs sur les palissades

Afin d’enjoliver les 300 mètres de palissades qui entourent le chantier, largement visible sur le campus, les deux collectifs de graffeurs Renart et Epsilone interviendront pour leur donner une touche artistique. La création de l’œuvre d’art, prévue à « douze mains » devrait débuter à la fin de l’année pour se terminer au printemps 2025. Rabot-Dutilleul a autorisé l’Université de Lille à garder certaines des palissades, lors de leur retrait en 2026, afin de les exposer de manière plus pérenne dans les halls et amphithéâtres afin qu’ils deviennent des éléments du patrimoine.

(1) Rabot Dutilleul Construction est mandataire du groupement ayant remporté le marché global de performance à 44,4 millions d’euros HT et comprenant également Carta-Reichen et Robert Associés (architecte) et les BET Verdi Ingénierie, Etamine, SIM Engineering, et le paysagiste Slap. La façade sera réalisée par Cabre (passé sous le giron de Tommasini) et l’exploitation maintenance prévue pour trois ans fermes dans le marché par Dalkia. La maîtrise d’œuvre mobilier sera assurée par Ligne et Couleur associé à Coekip et Savoir Sphère. L’Université de Lille assure la maîtrise d’ouvrage.

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