Le jumeau numérique 4D de Montpellier Méditerranée Métropole (3M) ne voit pas double ni triple. « Nous avons ajouté à ses données 3D la dimension temps, à travers une vue complète du territoire en 2020 et en 2023, ainsi qu’une modélisation de Montpellier en 2017 », explique Nicolas Charbonnier, responsable de l’unité SIG au pôle numérique et données de 3M. Ce clone repose sur des orthophotographies aériennes de très haute résolution et des nuages de points Lidar issus du Plan de corps de rue simplifié (PCRS). En 2023, quelque 158 500 bâtiments et 2,9 millions d’arbres ont été cartographiés. Baptisé JN4D, « cet outil permet aux habitants de voir l’évolution de leur ville au fil des ans, notamment la transformation du quartier de la Mosson jusqu’en 2033, de manière hyperréaliste. Nous développons ainsi des solutions souveraines avec des données disponibles en open data », souligne Manu Reynaud, adjoint au maire en charge du numérique.
Au-delà de la communication, cet avatar facilite surtout la prise de décision « qu’il s’agisse d’optimiser l’implantation des panneaux solaires, d’identifier les zones propices à la création d’îlots de fraîcheur ou d’évaluer l’impact des règles du futur PLUi », précise Nicolas Charbonnier. JN4D est également précieux pour simuler les risques d’inondation et de submersion marine. En parallèle, la métropole déploie des capteurs IoT pour suivre le remplissage des points d’apport volontaire de verre et installe des compteurs d’eau connectés, avec des perspectives d’extension à la qualité de l’air et au bruit.
Campagne aérienne à venir. Ce jumeau numérique n’est pas né par hasard. Dès les années 2000, la Ville avait développé Delta, un SIG en 3D avant-gardiste poussant la métropole à saisir l’opportunité du plan France Relance pour financer son jumeau (600 000 euros). L’avenir s’annonce prometteur, stimulé par l’IA. « Nous avons créé un club utilisateur SIG pour encourager l’émergence d’applications, notamment l’expérience immersive en réalité virtuelle », confie Nicolas Charbonnier. En 2025, un partenariat avec le conseil départemental de l’Hérault permettra de mutualiser une campagne aérienne, ouvrant peut-être la voie à un jumeau numérique « grand territoire ».