Portrait

Maxime Lejeune, le peintre et les traits d’union

Avant de diriger l’entreprise familiale de peinture à Guéret, Maxime Lejeune a effectué un passage de 5 ans dans le secteur de la formation et de l’enseignement, une expérience qu’il n’hésite pas à partager régulièrement.

Maxime Lejeune
Maxime Lejeune

A seulement 33 ans, Maxime Lejeune semble avoir déjà parcouru plusieurs vies. Le dirigeant de la SARL Lejeune, une entreprise familiale de peinture et revêtement de sols, implantée à Guéret (Creuse),  « fonctionne par cycle ».

Petit-fils d’artisan et formateur

Son enfance se déroule dans la Creuse où ce fils et petit-fils d’artisan passe « beaucoup de temps à traîner dans l’atelier de l’entreprise et, ensuite une bonne partie des vacances scolaires ». Lancée en 1954 par son grand-père l’entreprise devient une SARL en 1976. La voie semble tracée. Après avoir opté au lycée pour la filière STI (Sciences et technologies de l’industrie), Maxime Lejeune bifurque rapidement en terminale et obtient, en 2007, son brevet technique Aménagement Finition, au lycée des métiers du bâtiment de Felletin, dans son département d’origine. Après un BTS en alternance dans cette même filière, il intègre, en 2009, l’Ecole supérieure des jeunes dirigeants du bâtiment (ESJDB), à Limoges. C’est donc tout naturellement qu’il se dirige ensuite vers l’entreprise paternelle. Il y restera 5 ans, avant de devenir, en 2012, formateur au GRETA du Limousin, pour enseigner les métiers de plâtrier et de peintre. Pourquoi ce changement radical ? Maxime Lejeune avance deux raisons de nature différente : « Je me suis rendu compte que j’étais allergique aux produits que nous utilisions, sous la forme d’un eczéma de contact, mais, en choisissant le métier de la formation, je voulais aussi me mettre en danger avant de reprendre la société, j’avais une envie d’ailleurs, une envie de découvrir, de m’enrichir  ! »

La prise de risque lui réussit puisqu’au bout de la deuxième année, il franchit avec succès une étape supplémentaire en passant le concours externe d'accès au corps des professeurs de lycée, non sans avoir obtenu préalablement un Master en 2014. Muté à Castres, dans le Tarn, il tente de se rapprocher de la Creuse et, faute de lycée professionnel, atterrit en collège où il contribue à faire découvrir les métiers du bâtiment aux classes de section d'enseignement général et professionnel adapté (SEGPA). De ce pas de côté assumé, l’artisan conserve un souvenir intact et une satisfaction personnelle : « Cette parenthèse de 5 ans m’a permis de découvrir l’enseignement, ses rouages et de faire un vrai lien avec les entreprises. J’y ai découvert le manque d’intérêt des jeunes pour nos métiers trop souvent méconnus. Si vous vous impliquez, ces jeunes vous le rendent bien. C’est la raison pour laquelle je m’engage aujourd’hui dans la formation, dans mon entreprise en embauchant des jeunes BTS en formation initiale ou un bac pro mais aussi au niveau de la FFB ».

Artisan et formateur

Maxime Lejeune quitte ses habitats d’enseignant en 2018 pour revêtir ceux de futur dirigeant de l’entreprise paternelle. Tout ne se passe pas cependant comme prévu : « Nous devions effectuer la transmission de l’entreprise avec mon père l’année suivante, juste avant sa retraite, explique-t-il. Il est décédé avant d’y avoir goûté. Les premiers temps ont donc été rudes entre la transmission, la gestion de la société, et deux décès de salariés emblématiques de l’entreprise ». Dans ce contexte, l’entrepreneur ne baisse pas les bras : « J'ai reconstruit une équipe étape après étape en formant, en impliquant, avec une fibre managériale que j’ai développée dans la pratique du rugby au Rugby Club Guéretois Creuse (RCGC) ». La Sarl Lejeune  décide aussi de se diversifier en développant l’activité isolation extérieure en complément des travaux de revêtements de sols et murs, décoration et ravalement de façades. L’entreprise, qui compte 8 salariés, dont un apprenti, affiche un chiffre d’affaires 2021 de 620 000 €, a même obtenu, début 2022, le prix régional Stars et Métiers dans la catégorie « Responsable », qui récompense la capacité de l’entreprise à intégrer les préoccupations sociales et environnementales dans son activité.

Président des peintres de la Creuse au sein de la FFB et membre du Club des jeunes dirigeants, Maxime Lejeune dit porter haut certaines valeurs comme « le courage, l’abnégation, le respect des autres » et nourrit la notion de transmission à travers la pratique de son métier : « Je coupe le papier peint au sabre et je sais faire une ligature sur une brosse pour un réchampi plus précis ».

Transmettre, enseigner, former, produire

Maxime Lejeune détient les clés pour être trait d’union entre ses collègues artisans et ses anciens collègues enseignants et élèves : « Pour sortir des stéréotypes, les jeunes doivent toucher, essayer par eux-mêmes, juger de leur propre chef les métiers du bâtiment ». On ne sera donc pas étonné qu’il soit l’un des porteurs du « Bâtiment fait son Show », porté par la FFB de la Creuse et organisé à Guéret les 14 et 15 octobre 2022. Ce qui veut être « la plus grande manifestation creusoise autour des métiers du bâtiment à destination du grand public » accueillera 2 000 personnes, 600 collégiens, 70 professionnels du bâtiment durant « deux jours d’échanges, de transmission de valeurs et à travers 20 ateliers ludiques et concrets ». Maxime Lejeune sait le chemin qu’il a parcouru qui lui permet « de comprendre les uns et les autres dans leurs contraintes respectives ». De quoi apporter une solide et prometteuse pierre  à l’édifice.

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